Procès #Barbot: le mari adultère n'était "pas capable de divorcer"
Publié : 15 janvier 2016 à 23h15 par Rédaction Alouette
<p>"J'aimais deux femmes, j'en trahissais une": Didier Barbot, accusé de l'assassinat de son épouse en 2013 avec sa maîtresse, a expliqué vendredi devant la cour d'assises de Loire-Atlantique être passé à l'acte car il n'était "pas capable de divorcer".</p>
"J'aimais deux femmes, j'en trahissais une": Didier Barbot, accus� de l'assassinat de son �pouse en 2013 avec sa ma�tresse, a expliqu� vendredi devant la cour d'assises de Loire-Atlantique �tre pass� � l'acte car il n'�tait "pas capable de divorcer".
"J'�tais rendu au bout du rouleau. Cette double vie, je ne pouvais pas continuer � vivre comme �a, c'�tait ing�rable", a d�clar� l'agriculteur de 42 ans. Il est jug� pour avoir tendu un guet-apens � sa femme, Anne Barbot, en l'attirant dans le garage de sa ferme � Vritz (Loire-Atlantique), dans la nuit du 15 au 16 mars 2013, pour la tuer avec sa ma�tresse, St�phanie Livet, une ancienne aide-soignante de 40 ans.
Les amants auraient alors frapp� la victime � la t�te avec une b�che, avant de l'�trangler et de transporter son corps dans le coffre d'une voiture, incendi�e ensuite dans la for�t de Saint-Michel-et-Chanveaux (Maine-et-Loire), � environ 15 km.
Apr�s avoir maquill� l'assassinat en disparition, ils avaient fini par passer aux aveux huit mois plus tard, en garde � vue.
D'une voix douce, pos�e, Didier Barbot a retrac� son enfance "heureuse" et "ordinaire", �grenant dates et noms avec une extr�me pr�cision, qui contraste avec les nombreux trous de m�moire des membres de la famille de sa ma�tresse, questionn�s jeudi soir et vendredi par la cour sur leur connaissance de l'existence d'une relation extra-conjugale entre les deux accus�s.
Lui, le gar�on "timide, r�serv�, un peu blagueur" rencontre Anne � l'�ge de 20 ans dans "un bal disco", l'�pouse sept ans plus tard, reprend l'exploitation laiti�re de son p�re et s'installe dans la maison familiale.
La voix de Didier Barbot se brise quand il �voque les "difficult�s" rencontr�es avec son �pouse, qui ne pouvait avoir d'enfants: les tentatives rat�es de f�condations in vitro qui se succ�dent, "d�molissant � chaque fois" l'accus� et sa femme, puis le d�c�s � sa naissance de leur fillette, en novembre 2006, qui ach�ve de les "d�truire compl�tement", dit-il, en sortant son mouchoir en tissu.
- 'Je lui mentais tous les jours' -
Les �poux "s'�loignent" car "le but d'un couple, c'est de fonder une famille", r�p�te l'accus�. Alors, quand sa ma�tresse lui dit qu'elle est enceinte de lui, au tout d�but de leur relation, "au d�but je n'y crois pas", affirme-t-il. Puis, "de plus en plus", il se dit que c'est son enfant, ajoute M. Barbot.
Est-ce cette grossesse qui le pousse � "supprimer" son �pouse plut�t que sa ma�tresse?, lui demande la pr�sidente de la cour d'assises, Karine Pontchateau.
"�a a d� avoir une importance. Les enfants, c'�tait tout pour moi", assure Didier Barbot, qui �tait sur le point de voir aboutir une demande d'adoption avec sa femme.
R�futant tout mobile financier - l'exploitation �tait d�tenue � parts �gales entre les deux �poux - l'accus� insiste: "J'aime Anne, je l'aimais. Je lui mentais tous les jours, je n'avais pas la force de lui avouer. Je n'�tais pas capable de divorcer, aucun dans ma famille n'a divorc'.
"Je m'en veux toujours, je m'en voudrai toute ma vie. J'ai �t� l�che", poursuit-il.
Didier Barbot avait signal� la disparition de son �pouse � la gendarmerie le lendemain des faits, le 16 mars 2013 au matin. Il avait ensuite pris la t�te des recherches pour retrouver celle qui avait �t� surnomm�e la "disparue de Vritz", collant des affiches ou mobilisant le bourg de 700 habitants, alors solidaire du mari en deuil, lors de marches blanches, jusqu'� la d�couverte des restes du corps de la victime dans une voiture calcin�e, une dizaine de jours plus tard.
Didier Barbot et St�phanie Livet encourent la r�clusion criminelle � perp�tuit�. Leur proc�s doit se terminer le 22 janvier.
asl/mcl/sd
(AFP)