Lancement décisif pour la NASA et SpaceX ce mercredi soir

Publié : 27 mai 2020 à 14h45 par Arnaud Laurenti

Une nouvelle ère spatiale s'ouvre ce mercredi soir avec le lancement par la société SpaceX de deux astronautes de la Nasa dans l'espace, une première depuis le sol américain depuis 2011 et la fin du programme des navettes spatiales. Enfin, si la météo le permet...

Crédit : Capture écran | YouTube | SpaceX

La fusée SpaceX et les deux astronautes Robert Behnken et Douglas Hurley doivent s'élancer vers l'espace et la Station Spatiale Internationale (ISS) à 22h33 heure française depuis le pas de lancement numéro 39A du centre spatial Kennedy, en Floride.


Les deux spationautes choisis par la Nasa pour cette mission de démonstration baptisée Demo-2 sont en quarantaine depuis deux semaines.


Mais pluie et orages ont arrosé le centre spatial Kennedy sur la côte de Floride tôt mercredi, et le Centre national des ouragans a annoncé la formation d'une tempête tropicale au large de la Caroline du Sud, plus au nord, ce qui pourrait représenter un risque pour les astronautes en cas d'amerrissage d'urgence dans l'Atlantique après le décollage.


Les responsables de l'agence spatiale et de SpaceX se réunissent ce mercredi pour décider d'un report ou non à samedi, la prochaine fenêtre de lancement possible.


La mission "Demo-2" vise à tester pour la première fois dans l'espace avec des passagers la capsule Crew Dragon développée par la société privée. En mars 2019, seul un mannequin avait pris place pour une répétition générale qui avait été couronnée de succès.


La réussite de la mission pourrait permettre à la Nasa et aux États-Unis de retrouver leur autonomie spatiale : seuls les programmes Soyouz (Russe) et Shenzhou (Chine) permettent actuellement d'envoyer des hommes dans l'espace.


Le lancement est à suivre en direct sur le site de la Nasa et sur sa chaîne YouTube.


Donald Trump doit assister en personne au décollage.



Décollage : si la météo le permet


Le feu vert sera donné par SpaceX depuis la salle d'allumage du centre Kennedy. "Ce sera le directeur du lancement de SpaceX qui donnera le go final", a dit Robert Cabana, directeur du centre. Les responsables de la Nasa seront présents.


Le décollage est prévu à 22h33 heure française. À T + 2'33", le premier étage coupera ses moteurs et se séparera. Il reviendra se poser à la verticale sur une barge au large, appelée Of Course I Still Love You. SpaceX est la seule au monde à récupérer ainsi ses fusées.


Crew Dragon continuera sa course avec le second étage, qui se séparera à T + 12 minutes.


Si la fusée avait un problème, Crew Dragon est équipée d'un système d'éjection automatique : des moteurs puissants pourront la propulser très rapidement pour l'éloigner de la fusée, afin qu'elle retombe dans l'océan.


Un grand dispositif de sauvetage est prévu le long de la côte atlantique et jusqu'au large de l'Irlande, selon le moment où l'éjection aurait lieu et l'endroit où Crew Dragon amerrirait: des hélicoptères et avions avec sauveteurs parachutistes seront en alerte pour aller secourir les astronautes.


Amarrage à l'ISS


Une fois en orbite, les astronautes procèderont à divers tests de la capsule, car il s'agit d'une mission d'essai. Pendant 19 heures, Crew Dragon se rapprochera de la Station spatiale internationale (ISS), qui file à 27.000 km/h autour de la Terre, à un peu plus de 400 km au-dessus des océans.


Elle s'arrêtera à proximité de l'ISS, pour d'ultimes connexions et vérifications, puis s'amarrera automatiquement.


Les deux hommes seront accueillis par les trois occupants actuels : l'Américain Chris Cassidy et les Russes Anatoli Ivanichine et Ivan Vagner.


Un retour début août ?


La durée du séjour n'a pas été définie mais Crew Dragon a une capacité maximale de 114 jours, soit 16 semaines. Jim Bridenstine, le patron de la Nasa, a dit que l'équipage pourrait revenir début août.


Après s'être détachée de l'ISS, Crew Dragon effectuera sa rentrée atmosphérique, protégée par son bouclier thermique, pour amerrir dans l'Atlantique, au large de la Floride, ralentie par quatre grands parachutes : la même méthode que pour les capsules Apollo qui, elles, finissaient dans le Pacifique.



(avec AFP)