Journée de mobilisation pour la défense de l'emploi et des services publics
Publié : 4 février 2021 à 7h34 par Arnaud Laurenti
La CGT organise jeudi avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse une journée de mobilisation interprofessionnelle contre les suppressions d'emplois.
Photo d'illustration
Crédit : Alouette | B. Bougeard
Mot d'ordre de la journée de jeudi, la défense de l'emploi et des services publics, alors que "pas une journée ne se passe sans une nouvelle annonce de plan de suppressions d'emplois, de fermetures d'entreprises ou restructurations et réductions de services", soulignent les organisateurs dans un communiqué.
Nombreux licenciements
De fait, le nombre de licenciements a explosé avec la crise sanitaire liée au Covid-19 : la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares) comptait en janvier 84 130 ruptures de contrats de travail envisagées dans le cadre de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE), contre 30 562 sur la même période en 2019.
La CGT et ses partenaires demandent notamment une politique de "relocalisation industrielle", le "développement des services publics", l'interdiction des licenciements dans les entreprises bénéficiant d'aides publiques "surtout lorsqu'elles continuent à dégager des profits", détaille auprès de l'AFP Céline Verzeletti, dirigeante confédérale de la CGT.
Parmi les exemples les plus saillants de PSE, celui de Sanofi, où 364 emplois doivent être supprimés au sein de l'entité Sanofi-Aventis Recherche et Développement, selon les syndicats.
Peu de monde attendu
Entre 70 et 80 lieux de rassemblements sont prévus en France, moins que la centaine habituellement recensée, selon Mme Verzeletti.
"Ça ne sera pas une journée qui pourra être massive", concède-t-elle. Certaines fédérations départementales ont renoncé à organiser des défilés, anticipant une faible participation alors que la perspective d'un troisième confinement est dans toutes les têtes.
Elles prévoient d'autres actions, de proximité, comme des "bureaux d'embauche" virtuels devant les entreprises.
Des manifestations sont prévues ce jeudi matin à Brest, Morlaix, Vannes, Lorient, Nantes, Saint-Nazaire, La Roche-sur-Yon, Angers, Saumur, Cholet, Thouars, La Rochelle, Rochefort, Saintes, Niort, Limoges, Guéret, Tours, et Châteauroux. D'autres rassemblements sont annoncés ce midi à Laval, et dans l'après-midi à Bressuire, Angoulême, Poitiers et au Mans.
De leur côté, la SNCF et la RATP ont dit s'attendre à un trafic normal jeudi sur leurs réseaux.
Créer un effet "boule de neige"
La crainte de violences, comme celles qui ont émaillé les manifestations contre la loi sécurité globale, peut aussi rebuter les participants. Selon Mme Verzeletti, un appel a été lancé auprès des organisations pour étoffer le service d'ordre de la manifestation et permettre à chacun de défiler "sans être violenté et sans être interpellé".
Sollicitée pour se joindre au mouvement, Force ouvrière a décliné. "Je ne suis pas convaincu que les conditions soient réunies aujourd'hui" pour une mobilisation d'ampleur, a souligné auprès de l'AFP son secrétaire général, Yves Veyrier.
Qu'à cela ne tienne, "on ne pouvait pas ne rien faire", dit Mme Verzeletti.
Pour la dirigeante syndicale, l'enjeu est de "recréer une dynamique (...) de lutte et de mobilisation", de retisser du lien avec les représentants syndicaux et les salariés, en espérant que cela fasse "boule de neige" et débouche sur une mobilisation d'ampleur à l'heure de la levée des restrictions sanitaires.
Après la "sidération" des derniers mois, Mme Verzeletti se dit "persuadée qu'il y aura de fortes mobilisations" quand on aura retrouvé "la liberté d'agir et de circuler".
(avec AFP)