Angoulême: prison avec sursis requise contre deux rappeurs visant la police et Marine Le Pen
Publié : 6 janvier 2016 à 17h08 par Rédaction Alouette
Trois mois de prison avec sursis ont �t� requis � l'encontre de deux rappeurs amateurs charentais, jug�s mercredi par le tribunal correctionnel d'Angoul�me pour "provocation", "injure publique" et "apologie de crime" � l'encontre de la police et de Marine Le Pen.
Les deux hommes, �g�s de 25 et 19 ans, avaient publi� sur internet d�but 2015, sous le nom de Poposte et R�my, deux vid�os prenant pour cible la pr�sidente du Front national ainsi que des policiers.
Parmi les paroles incrimin�es, une chanson o� il �tait demand� � voir la t�te de Marine Le Pen "d�coup�e et rang�e dans un sac", et un autre texte dans lequel il �tait dit : "toujours le sourire quand un flic cr�ve", "j'aime quand un flic va � l'enterrement d'un de ses coll�gues".
Vivement critiqu�s, les deux chanteurs avaient retir� leurs clips de la plateforme YouTube. Le procureur de la R�publique � Angoul�me avait toutefois diligent� une enqu�te.
A l'audience mercredi, les deux hommes ont exprim� leurs regrets. "A force de trop �couter un type de rap, on r�p�te les m�mes choses sans vraiment penser ce que l'on dit", a d�clar� l'un d'eux. "Cela ne refl�te pas ce que l'on pense", a affirm� le second.
Me David Dassa-Le Deist, avocat de Marine Le Pen, partie civile, a fustig� des "propos haineux, un appel au meurtre qui porte en germe les pr�mices d'un possible passage � l'acte". Me Lionel B�thune de Moro, qui repr�sentait les forces de l'ordre, �galement partie civile, a quant � lui mis en garde le tribunal contre la tentation d'une relaxe: "Ce serait leur accorder un blanc-seing pour pouvoir recommencer."
Pour le minist�re public, Marion Vauquelin a soulign� que les propos tenus dans les deux chansons �taient "sans humour, sans aucun second degr' et rappel� qu'en France, "on n'a pas le droit d'appeler au crime sous couvert de la libert� d'expression".
Elle a requis trois mois de prison avec sursis assorti d'un stage de citoyennet�.
L'avocate des deux pr�venus, Me Adeline Lacoste, a insist� sur l'absence d'�l�ments intentionnels: "Ces deux-l� n'ont pas voulu inciter � tuer des gens. Le rap est un genre de musique populaire qui s'appuie sur le rejet et le ressentiment. Leur groupe de rap est confidentiel. C'est une b�tise", a-t-elle plaid�.
Le jugement est attendu le 2 mars.
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(AFP)