Maine-et-Loire : le procès du "Madoff du Maine-et-Loire" s’ouvre ce lundi
Publié : 7 janvier 2024 à 11h40 par Corentin Mathias
Il est soupçonné d'avoir escroqué des familles aisées du Maine-et-Loire en les persuadant d'investir pour un total de plusieurs millions d'euros dans un fonds sis à Hong-Kong qui n'a jamais été rentable : un homme est jugé à Paris à partir de lundi avec quatre autres personnes.
Crédit : Illustration Envato - DR
Celui qui a été surnommé par la presse le "Madoff du Maine-et-Loire", du nom du célèbre escroc américain mort en prison en 2021, doit comparaître jusqu'au 25 janvier pour escroquerie, blanchiment de fraude fiscale et fourniture illégale de services financiers entre 2012 et 2014.
Au début des années 2010, Guillain Méjane, diplômé d'une école de management et récemment licencié de chez Microsoft, se lance dans le trading et fonde avec un ami d'enfance, la société d'investissement "Now For Tomorrow", spécialisée dans les "placements innovants alternatifs à haut rendement".
Le duo recrute dans son environnement proche, puis par bouche-à-oreille, en particulier dans des familles aux noms à particules, avec un argumentaire séduisant : "transparence totale", fonds "garantis à 100%", retraits possibles à tout moment et 10% reversés à des associations caritatives.
Mais fin 2014, les clients apprennent la faillite de la société. Et les plaintes se multiplient, dont celle de l’ami d’enfance, contre son ancien associé qu'il accuse d'avoir mis en place une "pyramide de Ponzi", consistant à rémunérer les anciens investisseurs avec l'argent des suivants.
A l'issue des investigations, ce dernier a néanmoins lui aussi été renvoyé devant le tribunal, pour complicité d'escroquerie notamment.
Pendant l'instruction, Guillain Méjane, 41 ans, a vivement contesté toute manœuvre frauduleuse.
Des millions d’euros collectés
Selon les enquêteurs, les deux hommes ont collecté 15,3 millions d'euros, dont 10,6 millions investis sur les marchés financiers via des sociétés de courtage.
Près de 2 millions auraient servi au remboursement de certains investisseurs, 1 million à rémunérer un salarié à Londres et 1,6 million aux dépenses personnelles de Guillain Méjane.
Les investigations ont montré qu'il avait, notamment, acheté sa résidence principale pour 290.000 euros, financé son mariage en Italie et acquis une Ferrari à 330.000 euros.
Seront aussi jugés son père, pour recel et blanchiment de fraude fiscale, ainsi que la tante et la grand-mère de l’ami d’enfance, pour cette seconde infraction.
Une cinquantaine d'investisseurs, qui n'ont pour la plupart jamais revu leur argent, se sont constitués partie civile.
(Avec AFP)