Loiret : un frère et une sœur condamnés pour un double meurtre

Publié : 6 juin 2024 à 9h28 par Marion Galard avec AFP

Ils ont tué leur voisin et son infirmière, en 2019.

Crédit : Archive

Un homme a été condamné mercredi 5 juin à Orléans à la réclusion criminelle à perpétuité, et sa sœur à 30 ans de réclusion, pour le double meurtre d'un octogénaire et de son infirmière.


Messaoud Megchiche, 38 ans, et Fazia Megchiche, 45 ans, dont le procès s'était ouvert le 30 mai devant la cour d'assises du Loiret, ont été reconnus coupables de meurtres aggravés, atteinte à l'intégrité d'un cadavre et vol aggravé.


La cour a assorti la peine de Messaoud Megchiche d'une période de sûreté de 22 ans, celle de sa sœur de 20 ans de sûreté. L'avocat général, Jean-Cédric Gaux, avait requis à leur encontre la réclusion criminelle à perpétuité, dénonçant "leurs actes monstrueux".


 


Une histoire d'argent


Fin octobre 2019, Jacques Samson, un retraité de 84 ans, avait été roué de coups et étouffé à son domicile, à Châlette-sur-Loing (Loiret). On lui avait tranché les mains après sa mort. Son infirmière Karine Foucher, 42 ans, qui venait chaque matin lui administrer des soins, avait été emmenée en voiture, tuée à coups de couteau puis abandonnée dans un champ près de Montargis.


"Jacques Samson a été ciblé parce qu'on pensait qu'il avait de l'argent, qu'il avait touché le pactole avec la mort de sa femme", a détaillé l'avocat général, tandis que Karine Foucher a été "une victime improvisée parce qu'elle a surpris les auteurs des faits" chez son patient.


 


Les deux accusés se rejettent la faute


Pendant tout le procès, le frère et la soeur se sont mutuellement rejeté la responsabilité de ce double homicide, l'une contestant toute participation aux crimes et l'autre reconnaissant avoir été présent mais dans un rôle secondaire. Il accuse sa sœur, qui faisait le ménage chez le retraité, d'avoir asséné les coups mortels avant de couper les mains de la victime pour faire disparaître d'éventuelles traces d'ADN sous ses ongles. Une version réfutée par Jean-Cédric Gaux, qui a rappelé que l'accusé "nettoie la voiture, il va avec sa sœur pour enfouir les mains de Jacques Samson, il est là, au distributeur de billets, pour retirer 800 euros avec la carte de Karine Foucher".


Pour l'avocat général, la culpabilité de Fazia Megchiche, qui savait "que Jacques Samson ne verrouillait pas sa porte", est tout aussi flagrante.


Un homme poursuivi dans ce dossier pour recel, car il détenait des armes à feu prises chez Jacques Samson lors du crime, a été condamné à huit mois de prison avec sursis. Un autre homme, poursuivi pour non-dénonciation de crimes, a été acquitté, conformément aux réquisitions de l'avocat général.