Le "Covid de la vache" continue de se répandre dans les élevages de nos régions
Publié : 15 février 2024 à 11h24 par Nicolas Mercier
Après une première vague qui avait touché l’agriculture française en novembre dernier, le "Covid des vaches" refait son apparition.
Crédit : Archives
Elle avait été l’une des raisons de la mobilisation des agriculteurs il y a près d’un mois. La MHE (Maladie hémorragique épizootique), surnommée le "Covid des vaches", impacte de plus en plus les élevages français.
Si le surnom attribué à cette maladie évoque un virus récent, la MHE est une maladie qui touche les élevages bovins depuis de nombreuses années. Déjà en 1955, les vaches américaines souffraient de cette maladie. Cependant, ce virus s'est exporté et a traversé l'Atlantique pour s'implanter au Portugal, en Espagne et en Italie. Ce n’est qu’en septembre 2023 que le premier cas de MHE a été détecté en France. Depuis, l'épidémie bovine ne cesse de gagner du terrain, à tel point que le traitement de celle-ci est devenu une véritable revendication pour les agriculteurs lors des dernières manifestations de janvier dernier.
Bien que cette maladie progresse rapidement, elle n'est mortelle que dans moins d'1% des cas. Le principal problème réside en réalité dans le traitement. Soigner cette maladie est devenu primordial pour conserver une agriculture bovine de bonne qualité. Cependant, tout ceci demande des moyens logistiques et financiers colossaux pour les agriculteurs, qui peinent parfois à boucler les fins de mois.
Si le MHE est surnommé le "Covid des vaches", c’est en partie dû au fait qu'il faille réaliser un test PCR aux vaches suspectées d'être malades. Les résultats pouvant mettre une dizaine de jours à être communiqués, cela peut parfois bloquer des chaînes d'approvisionnement et de production pendant plusieurs semaines. D'autant plus que cette forme de maladie impacte déjà les productions de viande et de lait en raison de l'affaiblissement des bovins atteints par le virus. Les symptômes sont nombreux : affaiblissement, sous-nutrition, saignements internes et lésions buccales.
Une épidémie qui touche majoritairement l'ouest de la France
À l'heure actuelle, près de 3 800 élevages ont été touchés par ce virus. Les départements de la Vendée, des Deux-Sèvres, de la Loire-Atlantique, de la Haute-Vienne, du Morbihan et de la Gironde sont d'ores et déjà impactés. Venu du sud, le virus semble remonter progressivement vers le nord, et cela ne semble pas être un hasard.
Le réchauffement climatique à l'origine de cette propagation ?
Selon de nombreux scientifiques, le lien entre la propagation exponentielle de cette maladie dans l'hexagone et le réchauffement climatique ne peut pas être remis en question. Ces deux éléments ont un lien évident, comme l'affirme le Docteur Valérie Masson-Delmotte, climatologue et membre du GIEC sur X.
Alors que la France entière connaît une vague de chaleur en cette fin de semaine, tout porte à croire que le phénomène du "Covid de la vache" n'est pas près de s'estomper, au grand dam des agriculteurs qui sont de plus en plus impactés par cette maladie. Inconnue il y a encore six mois, il est certain que la Maladie hémorragique épizootique devient un enjeu important et une source d'inquiétude pour le monde agricole.