L'Abbé Pierre visé par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles
Publié : 14 janvier 2025 à 10h52 par Joséphine Point avec AFP
Ce qui porte à 33 le nombre d'accusations à son encontre.
Crédit : Capture d'écran | YouTube | INA Société
"Un prédateur" : l'abbé Pierre est visé par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles, dont un viol sur mineur et des faits concernant au moins un membre de sa famille, selon le dernier rapport du cabinet spécialisé Egaé, publié ce lundi 13 janvier.
"Les faits décrits se sont déroulés des années 60 aux années 2000, la plupart du temps en France et parfois à l'étranger", indique ce rapport portant à 33 le nombre de témoignages visant le prêtre décédé en 2007.
Une membre de la famille de l'abbé Pierre a indiqué à Egaé avoir subi de sa part des "contacts sexuels sur ses seins et sa bouche à la fin des années 90".
Un autre témoignage fait état d'un "acte sexuel avec pénétration sur un garçon mineur" - la victime n'a pas souhaité que son témoignage soit détaillé dans le rapport, précise Egaé.
Un rapport accablant
"Le crescendo des rapports (d'Egaé, ndlr) montre qu'il y a de la manipulation, de la stratégie, des menaces, du chantage, des pressions et, parfois, ce qui peut relever d'une organisation", estime Tarek Daher, délégué général d'Emmaüs France, auprès du Parisien.
"Tout cela mis bout à bout dessine le portrait d'un prédateur qui commet des choses extrêmement graves", ajoute-t-il.
Les témoins vont de la salariée d'un hôtel dans lequel séjournait l'abbé Pierre, aux soignantes travaillant dans des hôpitaux où il était hospitalisé, à une volontaire pour un camp de jeunes ou une mission humanitaire, en passant par une hôtesse de l'air.
En plus de ces neuf témoignages, le cabinet Egaé dit avoir "eu connaissance de l'existence d'au moins une autre victime parmi les membres de la famille de l'abbé Pierre" mais "cette personne n'a pas pu être entendue".
Une cinquantaine de cas
Il s'agit du troisième rapport du cabinet mandaté par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre pour faire la lumière sur les agissements de l'abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès.
En juillet 2024, de premières révélations basées sur sept témoignages avait provoqué une onde de choc tant ce défenseur inlassable des mal-logés et des plus démunis a longtemps fait figure d'icône.
En septembre, un second rapport contenant 17 nouveaux témoignages avaient conduit la Fondation Abbé Pierre à annoncer sa décision de changer de nom et Emmaüs à fermer définitivement le lieu de mémoire dédié au prêtre, à Esteville (Seine-Maritime).
Selon Egaé, les derniers témoignages "ne permettent absolument pas de dresser un état des lieux exhaustif des comportements de l'abbé Pierre". Une vingtaine d'autres, ceux-là "parfois anonymes ou incomplets", ont été reçus - portant à plus de 50 le nombre total d'accusations visant le prêtre.