Glwadys Lemoussu : "On espère être regardés comme des athlètes, non pas comme des personnes en situation de handicap"
Publié : 20 août 2024 à 15h06 par Théo Chevallier et Nicolas Mercier
L’athlète de para triathlon, médaillée de bronze à Rio en 2016, partage son ressenti à l’approche des Jeux paralympiques de Paris.
Crédit : Paris 2024 | Leila Gammouh
Après la fermeture des Jeux olympiques le 11 août dernier, les Jeux paralympiques s’apprêtent eux à débuter, mercredi 28 août à Paris. L’opportunité pour Glwadys Lemoussu, para triathlète licenciée dans le club vendéen de Saint-Jean-de-Monts Triathlon, de revenir sur sa préparation, son ressenti et ses objectifs avant le lancement des hostilités.
Les Jeux paralympiques débutent la semaine prochaine, où en êtes-vous concernant votre préparation ?
J’ai fait un gros bloc de travail durant les trois dernières semaines, je me suis un peu isolée. Je suis partie en stage à Dole dans le Jura, avant de rejoindre l’équipe de France pour un stage terminal à Vichy. C’était très intense.
Le compte à rebours est lancé, que prévoyez-vous jusqu’au début des Jeux ?
Ça va être un peu plus calme au niveau des entraînements, je repars à L’INSEP où un pré camp est prévu. Pendant 5 jours, nous aurons la fin de notre préparation avant de nous diriger vers le village olympique.
Vous êtes inscrite en catégorie PTS5 pour les Jeux, en quoi consiste ce système de catégorie ?
Le système de catégorie représente le degré de handicap, pour ma part le PTS5 représente le handicap léger, qui impact le moins la pratique. Nous sommes debout la plupart du temps, avec soit un handicap dit "supérieur", c’est-à-dire un avant-bras en moins, soit des malformations au niveau des jambes. Je connais la plupart de mes concurrentes, je dirais que nous sommes à 70% avec un handicap de bras.
Vous allez concourir pour la troisième fois dans des Jeux Paralympiques, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Pour ma part, je suis assez tranquille, j’y vais vraiment sans pression. À Rio, je n’étais pas attendue et j’avais gagné le bronze, à Tokyo il y avait plus de stress et ça avait été plus compliqué. Pour ces Jeux, j’ai envie de me sentir comme à Rio, sans me prendre la tête, quoi qu’il arrive je donnerai le meilleur de moi-même et le résultat viendra ou non ! L’idée c’est de ne pas avoir de regrets.
Quels sont vos objectifs ?
Je vais être honnête, aller chercher une médaille va être compliqué parce qu’il y a trois filles vraiment fortes. Cela étant, on a pu le voir pendant l’épreuve olympique, les chutes sont fréquentes, on n’est pas non plus à l’abri d’un problème mécanique. Je ne le souhaite à personne bien évidemment, mais moi je suis prête quoi qu’il arrive.
J’espère que le maximum de personnes suivra les paralympiques et avec autant d’engouement que les Jeux olympiques. Par ailleurs, on espère être regardés comme des athlètes et non pas comme des personnes en situation de handicap.
Pendant la quinzaine des Jeux olympiques, on a tous pu observer une ferveur inattendue de la part du public français, est-ce que celle-ci vous motive encore plus ?
J’avoue que je ne m’attendais pas à voir autant de public, la plupart des gradins étaient remplis. J’espère que nous serons autant suivis et qu’il y aura autant de ferveur pour les paralympiques. J’espère aussi que nous remporterons autant de médailles, je suis impatiente et je pense qu’on aura le droit à une belle fête du sport une nouvelle fois !
Comment imaginez-vous votre épreuve, après avoir vu les superbes images du triathlon pendant les Jeux olympiques ?
J’ai hâte, après il y a beaucoup d’interrogations à propos de la Seine, concernant la qualité de l’eau et le courant. On sait simplement que l’épreuve aura lieu, mais on ne sait pas dans quel format. Personnellement je suis prête à affronter tous les obstacles et je ne me mets pas de stress par rapport à ça, au contraire, en triathlon on a l’habitude de s’adapter.