Ex-ministre de la Culture et homme de télévision, Frédéric Mitterrand a été emporté par la maladie
Publié : 22 mars 2024 à 7h59 par Joséphine Point
Le neveu de l'ancien président de la République est décédé ce jeudi 21 mars à l'âge de 76 ans.
Frédéric Mitterrand dans l'émission "Un livre, un jour" en 2007.
Crédit : capture d'écran | YouTube | INA
Ancien ministre de la Culture et homme de télévision, Frédéric Mitterrand est décédé ce jeudi 21 mars à son domicile parisien à l'âge de 76 ans, après une lutte de "plusieurs mois contre un cancer agressif", a annoncé sa famille.
Neveu de l'ancien président François Mitterrand, ministre lorsque Nicolas Sarkozy était le chef de l'État, cette personnalité inclassable, grand cinéphile, avait annoncé en avril 2023 être malade, sans en dire davantage.
Né le 21 août 1947 à Paris, Frédéric Mitterrand s'est fait un nom grâce à la télévision. "Étoiles et toiles" est le nom de la première émission qu'il anime sur la Une à partir de 1981 : il y ressuscite les stars, surtout les actrices, et décortique les grands films. L'homme insuffle sa cinéphilie au spectateur, captivé par cette voix lancinante, au phrasé reconnaissable entre tous. Quelques années plus tard, il quitte en 1988 TF1, devenue chaîne privée, pour Antenne 2 et le service public.
Frédéric Mitterrand est également apparu sur grand écran enfant : à 13 ans, il joue le fils de Michèle Morgan dans Fortunat, avec Bourvil (1960). Il passe aussi derrière la caméra et réalise notamment Lettres d'amour en Somalie (1981), écrit à la première personne, et l'opéra Madame Butterfly, filmé en Tunisie (1995).
Malgré son nom, il refuse de marcher sur les traces d'un oncle qu'il admire. Il adhère en juin 1993 au Mouvement des radicaux de gauche (MRG). En mai 1995, il apporte son soutien à Jacques Chirac, candidat à la présidence. Nommé à la tête de la Villa Médicis à Rome par le président Nicolas Sarkozy en 2008, il rentre à Paris quelques mois plus tard pour prendre le ministère de la Culture, jusqu'à l'élection présidentielle de 2012, perdue par la droite. À ce poste, ce père de trois enfants a notamment affronté les intermittents du spectacle, fait adopter la loi Hadopi et conduit des grands chantiers, lancés pour certains avant son arrivée : le Mucem à Marseille ou la Philharmonie à Paris.
Les hommages des politiques
Le président Emmanuel Macron a salué sur X un homme qui "vécut mille existences, toutes tissées d'un fil rouge : la culture pour chacun".
Évoquant son "immense tristesse", Nicolas Sarkozy a rendu hommage sur le même réseau social à "un homme profondément cultivé et délicat, un être à part, sensible et attachant, une personnalité inclassable si loin de la vie partisane".
Dans un communiqué, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a salué "sa profonde humanité", "son humour", "sa gentillesse", "sa douceur", "son attention permanente aux autres, qu'il manifesta jusqu'à son dernier souffle", encore ce week-end lors d'une de leurs dernières conversations.