Deux-Sèvres : des milliers d'opposants attendus ce week-end contre les "méga-bassines"

Publié : 23 mars 2022 à 10h32 par Arnaud Laurenti

Plus d'une quinzaine de rassemblements sont annoncés, en Deux-Sèvres et en Charente-Maritime. Des agriculteurs ont également prévu de se réunir pour "défendre" ces bassines.

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Crédit : Alouette | F. Lacroix | Archives

Des milliers d'opposants à des projets de retenues d'eau dans les Deux-Sèvres et alentour, les "méga-bassines", sont attendus en fin de semaine en bordure du Marais poitevin pour trois jours de manifestations visant à dénoncer "l'accaparement de l'eau" et "l'empoisonnement des sols par l'agro-industrie".


"On espère entre 5 000 et 10 000 personnes" lors de ce Printemps Maraîchin, trois jours de "fêtes, assemblées, spectacles et randos naturalistes" ainsi que d'une "manif-action" le samedi, à La Rochénard, en Deux-Sèvres, a affirmé mardi lors d'une conférence de presse Julien Le Guet, porte-parole des organisateurs.


Ce "Printemps", qui fait suite à nombre de rassemblements, manifestations, recours en justice, etc. au cours des années passées, se déroule à l'appel du collectif Bassines Non Merci, fer de lance de l'opposition aux projets, et de la Confédération paysanne, avec le soutien de la LPO, EELV, Attac, La France Insoumise, etc.


Les organisateurs selon qui "l'agro-industrie a décidé de lancer une vaste entreprise d'accaparement de l'eau au détriment de la qualité et du partage de ce bien commun", demandent également "l'arrêt de tous les projets nationaux de mégabassines" .


 


Opposants et partisans


Ce "n'est pas une bataille d'écolos", selon Nicolas Girod, porte-parole de La Confédération Paysanne, "c'est un choix de modèle agricole. On est sur un projet d'industrialisation de l'agriculture", dénonce le syndicat paysan qui a affrêté des autocars venant du sud-ouest, de Bretagne ou du Grand Est.


Le rassemblement se tiendra près de Mauzé-sur-le-Mignon, commune qui abrite une de ces "bassines" de stockage. Quinze autres sont prévues en majorité dans les Deux-Sèvres, sur le bassin de la Sèvre niortaise, rivière cruciale pour l'alimentation du Marais poitevin qui risque ainsi l'assèchement, selon le collectif.


De son côté, la Coordination Rurale a annoncé également trois jours de mobilisation pour "défendre" la bassine de Cram-Chaban en Charente-Maritime, à quelques kilomètres, une action "destinée à défendre cet outil de travail face à des extrémistes".


Contre "tout risque de trouble à l'ordre public", les préfectures des Deux-Sèvres et de Charente-Maritime ont interdit de manifestation et de circulation les engins agricoles sur un large périmètre.


De précédentes manifestations avaient été suivies de violences avec la destruction d'une réserve voisine en Charente-Maritime et de blessés chez les gendarmes.


Selon les organisateurs, ces interdictions, identiques à des précédentes, "ne nous empêcheront pas de nous réunir et cheminer ensemble".


 


(avec AFP)