Des billes de plastique observées par milliers sur les plages du Grand Ouest

16 janvier 2023 à 11h00 par Joséphine Point

Ces "larmes de sirène", sortes de granulés industriels, causent des dommages irréversibles à la biodiversité.

Crédit : illustration Unsplash

Elles sont invisibles de loin mais ont pourtant un impact ravageur. Des "larmes de sirène", petites billes en plastique arrivées par la mer, ont été observées ces dernières semaines sur les plages de Loire-Atlantique, de Vendée et de Bretagne.


Comme le rapporte l’association environnementale Surfrider au journal Ouest France, ces "granulés plastiques industriels sont de petites sphères servant de matériau de base à la manufacture de la quasi-totalité de nos objets en plastique". "En général, ils sont transportés par bateau depuis l'Asie", nous indique Jean-François Grandsart, responsable de l’antenne Surfrider de Loire-Atlantique.


Une fois déversées dans la nature, les "larmes de sirène" restent dans l’environnement pour des centaines d’années, causant des dommages irréversibles à la biodiversité et aux habitats marins et terrestres. "Les billes peuvent être avalées par les animaux, qui les confondent avec des œufs de poissons, ce qui bouche leur estomac et cause souvent leur mort. Ils se fractionnent et intègrent progressivement la chaîne alimentaire, jusqu’aux poissons que nous mangeons, présentant un risque potentiel pour la santé humaine", explique l’association sur son site internet.


Un nettoyage impossible


Le phénomène a été observé sur des plages de Loire Atlantique, à Pornic, Batz-sur-Mer et La Bernerie-en-Retz, mais aussi à Treffiagat dans le Finistère et aux Sables-d’Olonne en Vendée. Malheureusement, il est impossible de les nettoyer : "Le granulé mesure moins de 5 millimètres, il passe donc à travers les mailles de la cribleuse, se désole Jean-François Grandsart. Cela peut être qu'un nettoyage à la main mais vue l'étendue, c'est impossible à nettoyer". Il s'agit d'un véritable crève-coeur pour le responsable de l’antenne Surfrider de Loire-Atlantique : "C'est insupportable. On subit cette pollution, on ne va pas pouvoir faire grand-chose".


L’origine exacte de ces microbilles n’étant pas connue, plusieurs maires ont décidé de porter plainte contre X.