Charente : deux policiers condamnés après avoir giflé et tenu des propos racistes envers un homme
Publié : 4 juillet 2024 à 17h04 par Ophélie Esseul avec l'AFP
Les deux hommes pourront toutefois continuer d’exercer leur fonction.
Crédit : Illustration Envato | DR
Deux policiers ont été condamnés à six mois de prison avec sursis, ce jeudi 4 juillet à Angoulême. L'un des hommes, âgé de 54 ans, est reconnu coupable de violences, tandis que son collègue de 57 ans a été condamné pour injures racistes, à l'encontre d'un homme placé en garde à vue en janvier.
Les deux fonctionnaires étaient poursuivis devant le tribunal correctionnel après avoir asséné une claque à un homme et l'avoir qualifié de "bougnoule". Alors que le suspect était en garde à vue pour avoir agressé sexuellement une femme dans un train, le ton était monté au commissariat.
Des preuves manifestes
Manque de chance pour les deux policiers ! La caméra-piéton d'un des deux fonctionnaires s'était alors déclenchée et avait filmé la scène. Les images montrent l'un des fonctionnaires asséner une claque au mis en cause pendant que son collègue lui dit qu'ils vont "le frapper car on n'aime pas les bougnoules".
Un gradé ayant visionné la vidéo avait alors alerté sa hiérarchie, qui avait immédiatement saisi le parquet. Après l’ouverture d'une enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), les deux fonctionnaires avaient été désarmés et réaffectés à "des tâches administratives", selon la police nationale.
Pas d’interdiction d’exercer
Cependant, cette condamnation ne sera pas inscrite au casier judiciaire des deux hommes, à la satisfaction de Lionel Béthune de Moro, l'avocat du policier auteur des propos racistes.
"Ils ont une carrière exemplaire et ne méritaient pas de ne plus être policiers, nonobstant cet égarement. C'est révélateur d'une fatigue, d'une perte de contrôle en réaction à des propos. Mais le policier doit garder son calme", a commenté l'avocat.
Le procureur avait blâmé lors de l'audience que l’affaire était "un très mauvais show", un "poison qui alimente les comportements anti-police". Dans ses réquisitions, il avait demandé des peines avec sursis assorties d'une interdiction d'exercer mais n'a pas été suivi sur ce point.