Bretagne : 5 ans de prison pour l'incendiaire du Village Gaulois

Publié : 9 juillet 2024 à 12h16 par Ophélie Esseul avec AFP

L’homme avait été retrouvé début juin, au cours d’une opération menée par la gendarmerie des Côtes-d’Armor.

Un restaurant du parc de loisirs, entièrement reconstruit cet hiver, a été détruit par les flammes.

Crédit : capture d'écran | Facebook | @Le village gaulois - Pleumeur-Bodou

Ce n’est pas une fois, mais à trois reprises que l’homme de 51 ans avait volontairement mis le feu au Village Gaulois, à Pleumeur-Bodou dans les Côtes-d’Armor. L’accusé a été condamné, ce lundi 8 juillet, à 5 ans de prison et à un suivi socio-judiciaire de trois ans, par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc.


Le prévenu, étant sans domicile fixe, avait résidé gratuitement dans le parc de loisirs pendant quatre ans. Le directeur du village, et ami de l’homme depuis trente ans, l’hébergeait en échange de services sur le site. Jusqu’au 14 avril… Date du premier incendie et de la dispute entre les deux amis.


Alors que le quinquagénaire refusait d’aider pour l’entretien, le directeur du parc l’avait invité à quitter les lieux. L’homme avait alors incendié le Village Gaulois, dans la nuit du 14 au 15 avril, rongé par la colère envers son ami de longue date. "On me demandait d’en faire plus et gratuitement. J’en voulais au directeur, pas beaucoup mais assez pour faire cramer son village", a-t-il confié à la barre.


Alors que le site s’apprêtait à rouvrir ses portes, le 12 mai, puis le 29 mai, alors que le suspect était activement recherché par la gendarmerie des Côtes-d’Armor, le prévenu avait remis le feu au parc à deux reprises.


 


Des recherches complexes


N’ayant aucun doute sur l’origine criminelle des feux, les gendarmes bretons avaient lancé une importante opération de recherches pour retrouver l'homme de 51 ans. Il avait été "extrêmement difficile à localiser", ne disposant ni de moyen de paiement, ni de véhicule ou de téléphone.


Le suspect avait finalement été interpellé début juin, dans l’enceinte du parc du Radôme où se trouve le Village Gaulois. "L'individu s'était aménagé un abri de fortune sous une souche d'arbre, parfaitement dissimulé et volontairement camouflé de la vue aérienne", avait alors relaté le procureur de Saint-Brieuc.


 


Une personnalité névrotique


L’expertise psychiatrique de l’homme, qui avait également été le gardien de l'une des propriétés de Marion Cotillard pendant 7 ans, a écarté la possibilité d’un trouble pyromane, selon Le Télégramme. En revanche, elle a relevé une personnalité névrotique et un risque de récidive en cas de frustration.


Lors des auditions, le directeur du village l’a décrit comme un homme "qui rejette la société depuis ses 17 ans". Il ajoute qu’il a toujours vécu hors du système et n’a jamais prétendu à aucune aide financière. Toutefois, il s’était acclimaté à l’ambiance dans le parc et l’équipe le trouvait aimable.


 


"Ce n’était que de la paille et du bois"


Déjà condamné deux fois dans le passé pour importation de cannabis et escroquerie, l’homme a reconnu l’intégralité de ses actes. "Il y a eu trois incendies parce que je suis un mauvais incendiaire", confie-t-il. "Vous auriez préféré qu’il suffise d’un pour tout anéantir", a demandé la présidente, Anne-Marie Le Guern. L'homme a répondu positivement, pour lui "ce n’était que de la paille et du bois".


En réparation, le quinquagénaire "a une obligation de travail, de soins, de fixer sa résidence, d'indemnisation des victimes, d'interdiction de se rendre dans les Côtes-d'Armor et d'entrer en relation avec le gestionnaire du village gaulois", a ajouté le magistrat, conformément aux réquisitions du procureur.


Au-delà du préjudice financier, ces incendies ont suscité l’émotion dans le Trégor. Le site, connu de tous les locaux, a été "anéanti, détruit par un homme guidé par la rancœur et la vengeance", déplore le procureur de la République.