Blé déversé après le blocage d'un train : enquête ouverte par le parquet de Lorient
21 mars 2022 à 14h11 par Arnaud Laurenti
Près de 1 400 tonnes de blé ont été déversés sur les voies.
Crédit : Unsplash
Le parquet de Lorient a annoncé ce lundi avoir ouvert une enquête, notamment pour dégradations de biens privés, après une action de manifestants samedi qui ont déversé près de 1 400 tonnes de blé pour un préjudice avoisinant les deux millions d'euros.
Samedi 19 mars, vers 9h30 à hauteur de Saint-Gérand, dans le Morbihan, un train de marchandises de 22 wagons transportant du blé tendre, qui venait de la Beauce et destiné à la fabrication d'aliments pour le bétail, "était délibérément bloqué, à hauteur d'un passage à niveau desservant une usine agro-alimentaire", indique le procureur de la République de Lorient Stéphane Kellenberger dans un communiqué.
"Environ 50 manifestants, revêtus de combinaisons, dont plusieurs masqués, montaient un muret de parpaings en travers de la voie ferrée, avant d'essayer de pénétrer à bord de la locomotive. Ils ouvraient ensuite les vannes des wagons conteneurs et faisaient ainsi se déverser des tonnes de blé sur les voies, tandis que les auteurs prenaient la fuite", poursuit le parquet.
Au total, 1 390 tonnes de blé ont été rendues impropres à toute destination, "situation inacceptable en une période de tensions internationales majeures, alors que les pénuries se multiplient de par le monde", d'après la même source.
Erreur sur la marchandise
L'enquête a été confiée par le parquet de Lorient à la Brigade de recherches (BR) de gendarmerie départementale de Pontivy, sous les qualifications délictuelles d'entrave à la mise en marche ou à la circulation d'un train, dégradations de biens privés, entrée dans l'enceinte d'un chemin de fer ou par une issue non affectée à cet usage.
Une cinquantaine de militants, réunis à l'appel du Collectif "Bretagne contre les fermes usines", avaient bloqué ce train, pensant intercepter une cargaison de soja, ont-ils expliqué. "Le système d'élevage hors-sol va droit dans le mur, nous devons mettre l'agro-industrie à terre", affirment-ils dans un communiqué.
Cette action a suscité de nombreuses condamnations dont celles du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, de la FRSEA ou du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot.
(avec AFP)