"C’est une fois dans sa vie", Armel Le Cléac’h, convoyeur exceptionnel de la flamme olympique
Publié : 6 juin 2024 à 17h08 par Nicolas Mercier
Fini les relais de 200m à pied, la flamme olympique parcourra près de 6 248 kilomètres… d’un coup ! À bord de son Maxi Banque Populaire, Armel Le Cléac’h et son équipage devront atteindre la Guadeloupe en seulement 9 jours !
Armel Le Cléac’h, convoyeur exceptionnel de la flamme olympique
Crédit : Crédit : Paris 2024 | Sébastien Salom-Gomis | SIPA PRESS
Ce vendredi 7 juin à 19h30, le skipper Armel Le Cléac’h embarquera la torche sur son maxi trimaran vers la Guadeloupe !
Il sera en compagnie de la championne Marie-José Pérec, de l’ancienne Miss France, aujourd’hui médecin, Marine Lorphelin, du comédien et metteur en scène Alexis Michalik et du chef Hugo Roellinger. L’objectif est d’arriver en Guadeloupe le 15 juin prochain.
Avant le grand départ, le skipper se confie au micro d'Alouette sur ce projet ambitieux sur lequel il travaille depuis un an et demi.
Qu’est-ce que cela représente pour vous ? Le port de la flamme olympique mais aussi les Jeux olympiques, de manière plus globale ?
Le port de la flamme olympique, c’est assez symbolique. On l’a vue arriver à Marseille avec Le Belem. Depuis, elle traverse toute la France et on voit un vrai engouement du public, de celles et ceux qui portent cette flamme olympique. [...] Le faire avec notre bateau, c’est fabuleux. Parce que la course au large n’est pas une discipline olympique, on n’a pas de médailles quand on fait une Route du Rhum ou un Vendée Globe, on court pour autre chose. Là, on va être un peu mis en lumière sur cette spécificité française, avec ce grand bateau qui va très vite et qui va pouvoir amener la flamme olympique aux Antilles.
Concernant les Jeux olympiques, je suis fan de sports depuis très longtemps. J’ai suivi les Jeux olympiques quand j’étais plus jeune aussi à la télé, comme beaucoup de gens. De les avoir cette année en France, c’est exceptionnel. On va vivre des moments très forts avec, on l’espère, beaucoup de médailles pour l'Équipe de France olympique. [...] Ça va être un grand rendez-vous !
Quels sont les différents messages que vous voulez transmettre lors de cette traversée ?
Là, l’idée, c’est qu’on va avoir un équipage assez varié, avec des personnalités de différents milieux. [...] Notre traversée, c’est aussi de partager ce qu’on vit sur la mer. Puis, qu’eux aussi fassent vivre leur vision de ce qu’est la navigation au large. Et puis, de faire connaître aussi au grand public, notamment aux jeunes, aux enfants, l’importance de conserver et de bien s’occuper des océans, de la planète. Parce qu’on va être aussi sur un milieu qui est fragile. Donc on aura pas mal de témoignages à porter et on espère que ça va permettre aux générations futures, justement, de suivre notre aventure et puis de voir un petit peu l’avenir meilleur.
Comment va se passer cette traversée, concrètement ?
L’idée, c’est vraiment que ce ne soit pas une croisière. C’est vraiment une vraie transatlantique comme en équipage, comme on le fait à bord de Banque Populaire quand on est en course. Tout le monde va participer aux manœuvres, tout le monde va participer à la vie du bateau. On va faire deux équipes de trois pour pouvoir se relayer et qu’on puisse dormir un peu chacun notre tour. Et, l’idée, c’est de faire ça pendant une semaine.
Comment va s’organiser le départ depuis Brest et quel sera votre périple ?
La flamme olympique montera à bord vendredi vers 20h, au moment où on quittera le ponton pour prendre la mer direction la Guadeloupe. On va d’abord sortir de la rade de Brest puis, ensuite, traverser le golfe de Gascogne. Et, en fonction de la météo, on verra un petit peu la route qu’on prendra. [...] J’espère qu’on aura du beau temps, un petit peu de soleil pour profiter de cette journée et de ce grand moment.
Il y aura donc un porte-flamme olympique sur le bateau. On imagine que cela a dû demander quelques réflexions. Comment garder la flamme olympique allumée durant cette traversée ?
On va fonctionner un petit peu comme sur Le Belem, qui a transporté la flamme olympique pendant douze jours entre la Grèce et Marseille. Donc c’est le même concept. On a une lanterne qui va nous être confiée. Le feu sacré sera allumé dans cette lanterne et on a fabriqué un support pour pouvoir fixer cette lanterne pendant la traversée. Elle est à l’abri des vents et de l’humidité. Donc elle est bien placée dans le bateau, on la verra en permanence. On devra juste l’alimenter de temps en temps pour qu’il y ait suffisamment de carburant, pour qu’elle puisse garder la flamme olympique allumée et cela pendant une semaine.
Est-ce que cela aura un côté festif pour vous de naviguer à plusieurs, vous qui êtes plutôt habitué à naviguer seul ?
Oui, c’est très agréable de naviguer en équipage. Parce qu’on peut dormir un petit peu plus sereinement. Et puis, on va partager beaucoup de choses. On va vivre une aventure. On ne sait pas quelle météo on va rencontrer. On ne sait pas ce qu’il va se passer pendant toute la traversée. On va quand même transporter la flamme olympique, c’est une fois dans sa vie. Sur un bateau de course, ça n’a jamais été fait. Donc ce sont vraiment tous ces éléments-là aussi qui vont faire que la vie à bord, le partage qu’on va pouvoir faire tous ensemble va être assez unique et je crois que ça va être génial.
Je pense que l’arrivée en Guadeloupe avec la flamme olympique, avec Marie-José Pérec qui sera la locale de l’étape, je pense que ça peut être vraiment un très beau moment aussi. Et, bien sûr, le départ de Brest, moi qui suis Finistérien, ça va être aussi un grand moment pour tous les publics qui seront présents sur le port de Brest vendredi soir lors du départ.
Dans quel état d’esprit êtes-vous avant ce départ ?
Il y a un petit peu d’excitation qui monte, de l’envie de partir aussi. Parce que ça fait plusieurs mois qu’on prépare ce projet. On va porter cette flamme olympique pendant une semaine et c’est vraiment super. On est hyper fiers, hyper heureux. C’est quand même une grande responsabilité. Il faut vraiment qu’on réussisse cette mission et on va faire ça de façon vraiment très sérieuse.
Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac