Accident mortel de trottinette à Rennes : un footballeur du Stade Rennais condamné à deux ans de prison avec sursis
Publié : 24 août 2024 à 8h19 par Corentin Mathias avec AFP
Un joueur professionnel du Stade Rennais âgé de 18 ans, Mathis Lambourde, a été condamné à deux ans de prison avec sursis ce vendredi 23 août, à Rennes pour l'homicide involontaire d'une piétonne qu'il avait renversée avec sa trottinette en juin.
Le 18 juin, Stéphanie Cadeau, âgée de 51 ans, mère de deux enfants, est percutée "violemment" par la trottinette du jeune joueur sur un trottoir dans le centre de Rennes.
Touchée à la tête en chutant, la victime, productrice de festival et connue dans le milieu culturel rennais, décède six jours plus tard à l'hôpital.
Le jeune footballeur a donc été condamné à deux ans de prison avec sursis. "Vous avez ces deux ans de prison au-dessus de la tête pendant cinq ans", a souligné la présidente à l'adresse de l'attaquant et espoir du club rennais.
"C'était un comportement dangereux"
Le jeune homme a exprimé ses regrets auprès de la famille : "je regrette d'avoir fait ce choix de prendre ce trottoir et d'avoir fait ce choix de la dépasser", explique-t-il. "Avec le recul, c'était un comportement dangereux et je me dis que tout ça aurait pu être évité. Cela a été un choc. Je repense à cette dame, à la vie qu'elle aurait pu avoir, et au fait que tout ça aurait pu être évité".
Quelques instants avant l'impact, le jeune footballeur qui circule avec un passager à l'arrière, ce qui est illégal, explique avoir emprunté le trottoir pour rejoindre une piste cyclable car "la route était encombrée".
Après expertise, la magistrate souligne que la trottinette "était en parfait état et pouvait atteindre une vitesse de 47 km/h, alors que la limite autorisée est de 25 km". De son côté, le footballeur assure qu'il roulait "à une vitesse maximale de 25 km/h" avec cette trottinette qui n'était pas assurée.
C'est alors qu'il aperçoit la mère de famille de dos, à environ 15 mètres devant lui. "Lorsqu'on lui a demandé de se décaler, elle n'a pas réagi. J'ai alors pris la décision de la contourner par la droite. Mais au même instant, elle s'est déportée elle aussi vers la droite", explique-t-il.
Présente à l'audience, la sœur de la victime, s'est adressée au prévenu : "on a très bien compris que tu étais une star montante du foot français. Mais ma sœur n'était pas n'importe qui (...) Ma sœur n'avait pas à se pousser. C'était toi qui n'étais pas à ta place", a-t-elle déclaré d'une voix chevrotante.
"On a devant nous un garçon dont la vie ne sera plus comme avant et qui portera le poids de cette culpabilité toute sa vie", a plaidé l'avocat du joueur. "Il s'agit avant tout d'un accident. Oui il est responsable, oui il est coupable. Mais c'est un accident".