Vannes : l'ouverture du procès Joël Le Scouarnec, un dossier hors-norme à l'envergure nationale

La cour criminelle du Morbihan s'attaque à un procès d'envergure nationale, en jugeant Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien qui a violé 299 personnes, dont la plupart étaient des enfants.

Un procès historique s'ouvre ce lundi 24 février à Vannes. La Cour criminelle du Morbihan s'apprête à juger ce qui est considéré comme le plus gros dossier de pédocriminalité français.

Pendant 4 mois, l'ancien chirurgien digestif Joël Le Scouarnec sera jugé pour avoir commis des viols aggravés et des violences sexuelles aggravées qu'il a réussi à cacher pendant trente ans.

Révélé à Jonzac en Charente-Maritime

C'est en 2017 que l'affaire est dévoilée au grand jour à Jonzac, en Charente-Maritime. La fille de la voisine du médecin a informé ses parents, avec ses mots d'enfant, avoir été pénétrée avec les doigts à travers le grillage du jardin. Les parents ont immédiatement déposé plainte auprès de la gendarmerie de la commune.

Une semaine plus tard, lors d'une fouille au domicile de Joël Le Scouarnec, les gendarmes trouvaient plus de 300 000 documents dans son ordinateur : des vidéos, des photographies, mais surtout, des carnets racontant ses récits pédopornographiques. Dans ces "carnets noirs", l'ancien chirurgien relatait tous les crimes qu'il avait commis avec la date, le lieu mais aussi l'âge, l'adresse, le nom, le prénom de ses victimes et les détails des faits. Tous ceux-ci auraient pu être découverts plus tôt, lorsque le médecin fut condamné à 4 mois de prison avec sursis en 2004 pour détention d'image à caractère pédopornographique, mais sans aucune limitation de son exercice professionnel.

Il a finalement été condamné en 2020 à 15 ans de réclusion criminelle pour le viol de la voisine, mais aussi pour ceux de ses nièces et d'une jeune patiente dans les années 1990.

Un procès hors-norme

Mais ce lundi 24 février s'ouvre le procès hors-norme pour les 299 autres viols qu'il aurait commis entre 1993 et 2017, dans une quinzaine d'hôpitaux de l'Ouest. Sur les 299 victimes recensées par le parquet de Lorient, la moyenne d’âge est de 11 ans.

Dans une enquête longue et éprouvante de sept ans, les gendarmes ont auditionné des centaines de femmes et d'hommes qui ont découvert avoir été abusés ou violés plusieurs dizaines d'années après les faits.

Le coût du procès est estimé à environ 3 millions d'euros.