Un lycée breton propose une section skateboard, une première en France

Deux élèves bretons pratiquent le skateboard sur leur temps scolaire, à raison de trois heures par semaine, en plus de la douzaine d’heures d’entrainement au sein de leur club de Plougastel, dans le Finistère.

Cette pratique est rendue possible à Brest au lycée Charles de Foucauld car l’établissement est le premier en France à proposer une section sportive skateboard.

Entretien avec Ronan Walter, le directeur du lycée Charles de Foucauld.

Cette section skateboard est la première du genre en France. Qu’est-ce qui a motivé la création d'une telle section et comment le projet a-t-il été accueilli au sein de l'établissement ?

Tout d’abord, on assiste à la montée en puissance d’une pratique sportive à Plougastel avec le P.L.O Skate Club. On notera aussi la réalisation toute récente d’un skatepark de belle facture, de type Jeux Olympiques, qui a fait que le club en termes d’adhérents, de rayonnement gravit lui aussi un niveau d’expertise important.

Ensuite, c’est historique : à Charles de Foucauld, collège comme lycée, on retrouve plusieurs sections sportives. C’est déjà le cas depuis de nombreuses années avec le Stade Brestois 29, sections féminines et masculines, et depuis quelques années maintenant avec le Brest Bretagne Handball.

Combien d’élèves ont rejoint cette section skateboard ?

Cette année, on a deux jeunes (Louise Piret et Basile Grésil-Debaisieux) qui sont concernés. L’idée c’est de monter en puissance mais de manière relativement raisonnée. Avec huit à dix jeunes sur les trois niveaux de seconde, de première et de terminale dans les années à venir.

Un partenariat a donc été noué avec le P.L.O Skate Club. Comment se traduit ce partenariat ?

C’est un partenariat assez nourri, assez relié puisque le cahier des charges de la section sportive l’impose. Il existe un lien étroit entre l’établissement et le P.L.O Skate Club sur les champs pédagogiques, éducatifs et sportifs, pour faire en sorte que sport, études et dépassement de soi sur le plan sportif soient pleinement reliés. Pour faire en sorte aussi que les études et la pratique de haut niveau puissent trouver leur place dans l’emploi du temps du jeune. L’objectif est de permettre une pratique de haut niveau et une réussite scolaire.

Basile Grésil-Debaisieux, élève de la section skateboard du lycée
Charles de Foucauld | Crédit :  Yann Quenez | PLO Skate Club

Comment les cours de skateboard s'articulent-ils avec les autres matières enseignées au lycée ? Les élèves ont-ils un emploi du temps aménagé ?

En effet, les emplois du temps sont aménagés. Les élèves intègrent chez nous les classes Arts et Sport avec la spécificité des sections sportives. Donc ils finissent tous les jours à 15h30 au plus tard et ils peuvent donc pratiquer jusqu’à 17h30.

Les mardis et les jeudis, ils ont deux fois 1h30 d’entraînement à Plougastel au skatepark. Par ailleurs, ils pratiquent davantage de skateboard par semaine avec les compétitions qu’ils ont certains week-ends.

Quelles sont les structures mises en place pour les élèves ? Pouvez-vous nous présenter ce skatepark de Plougastel ?

Il s’agit d’un superbe outil. Il a été pensé pour les skateurs, par les skateurs. C’est un projet de qualité qui est vertueux sur le plan énergétique. C’est un fort engagement, une forte volonté, avec une vision partagée de la part de la mairie de Plougastel pour faire en sorte de permettre aux jeunes et aux moins jeunes skateurs de bénéficier d’un outil hors-normes, pratiquement unique en France.

Cette section skateboard représente-t-elle un gros investissement pour le lycée ?

Un investissement et un regard croisé plutôt humains que financiers. Financièrement, on accompagne et on gère ensemble notamment la partie matérielle et logistique bien sûr pour les jeunes.

Au-delà de l'aspect sportif, cette section skateboard a-t-elle un impact sur les résultats scolaires ou sur le comportement des élèves ?

Non, pas spécialement. Le comportement ne doit pas être un problème. Puisque les acteurs parlent ensemble, convergent ensemble et œuvrent ensemble. Toujours est-il que lorsque des décisions sont prises ou des entretiens à des fins d’optimisation des résultats scolaires ou du parcours du jeune, ces régulations se font ensemble. Comme on le fait déjà pour les autres sections sportives. Ainsi, il n’y a pas de faille et l’ensemble des acteurs régulent entre eux, avec le jeune et sa famille.

Retranscription par Mikaël Le Gac