Un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans à Limoges

Publié : 15 mai 2024 à 8h06 par Thierry Matonnat avec AFP

Emile-Roger Lombertie a décidé d'imiter les maires de Nice et de Béziers. Un couvre-feu sera mis en place entre le 6 juillet et le 2 septembre de 23h à 6h du matin en centre-ville et dans les 9 quartiers prioritaires de la politique de la ville.

L'hôtel de ville de Limoges
Crédit : Alouette | Thierry Matonnat

La ville de Limoges a pris ce mardi 14 mai un arrêté imposant un couvre-feu aux mineurs de 13 ans et moins, imitant d'autres municipalités comme Béziers ou Nice. Une mesure présentée comme une "protection" face aux "dangers de la vie nocturne" pour les jeunes.

Cet arrêté municipal restreint la circulation des mineurs sur la voie publique de 23 heures à 6 heures s'ils ne sont pas accompagnés de leurs parents ou d'un tiers autorisé par ces derniers.

L'interdiction de sortie, valable pour une période allant du 6 juillet au 2 septembre et correspondant aux vacances scolaires estivales, s'appliquera dans l'hyper-centre de Limoges et dans ses quartiers prioritaires.

Tout contrevenant pourra être reconduit à son domicile ou au commissariat par la police nationale ou municipale et les parents pourront faire l'objet de poursuites pénales.

 

Une solution contre "les dangers de la vie nocturne"

Le maire de Limoges Émile-Roger Lombertie (LR) a pris cet arrêté "en prévention des dangers que représente la vie nocturne pour des enfants de 13 ans et moins", face au constat d'une "part importante" de mineurs mis en cause dans la délinquance locale.

Selon la mairie, qui évoque des mineurs "très jeunes, la nuit et souvent en bande", 25% des infractions de voie publique en 2023 ont impliqué des mineurs.

Des violences urbaines étaient intervenues à Limoges en août 2022 dans le quartier prioritaire du Val de l'Aurence. Et des émeutes avaient éclaté à l'été 2023 dans les quartiers prioritaires et en centre-ville à la suite du décès du jeune Nahel, tué par le tir d'un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine).

 

Un sujet au coeur du débat public

La thématique de la violence des jeunes s'est récemment imposée dans le débat public en France à la suite de plusieurs faits divers et le gouvernement a multiplié les annonces de fermeté sur ce thème à quelques semaines des élections européennes.

L'arrêté pris à Limoges fait suite à d'autres mesures similaires adoptées notamment à Béziers (Hérault), ville dirigée par Robert Ménard, proche de l'extrême droite, et à Nice (Alpes-Maritimes), où le maire Christian Estrosi (Horizons) a plaidé une mesure de "bon sens".

Un tel couvre-feu avait déjà été institué à Nice à partir de 2009 mais avait été abandonné lors de l'épidémie de Covid en 2020.

Un couvre-feu pour les mineurs est aussi en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".