SNCF : vers un chaos dans les gares ce week-end ?
Publié : 14 février 2024 à 10h40 par Joséphine Point avec AFP
Un mouvement de grève doit démarrer ce jeudi 15 février en soirée, à la veille du début des vacances scolaires de la zone A dont fait partie la région Nouvelle-Aquitaine.
Chaos en vue dans les gares en plein week-end des vacances scolaires : la SNCF espère faire circuler un TGV sur deux vendredi, samedi et dimanche en raison d'une grève des contrôleurs, en donnant la priorité aux vacances à la montagnes et aux enfants.
"Les Français savent que la grève est un droit", mais "aussi que travailler est un devoir", a réagi le Premier ministre, Gabriel Attal, lors d'un déplacement à Villejuif (Val-de-Marne), déplorant "une forme d'habitude" d'annonces de grèves de cheminots "à chaque vacances qui arrivent", ce qui porte "un coup à l'image de la SNCF".
Les clients, qui sont informés par SMS et email, sont encouragés à décaler leur voyage au lundi, voire à jeudi.
La SNCF prévoit également un "dédommagement exceptionnel" pour ceux qui ne pourraient pas voyager et dont les conditions devraient être précisées ce mercredi 14 février dans l'après-midi, lors d'un point de presse sur les prévisions de trafic.
Une grève jugée incompréhensible
Au milieu des vacances scolaires de la zone C (Île-de-France) et au début de celles de la zone A (Bordeaux, Poitiers, Limoges...), la CGT et Sud-Rail ont déposé un appel à la grève. Les syndicats grévistes estiment que l'accord de sortie de crise négocié fin 2022, quand une grève le week-end de Noël avait laissé 200 000 voyageurs sur le carreau, tarde à être appliqué.
"Les engagements de l'entreprise qui ont été pris en décembre 2022 sont tenus, a répliqué Christophe Fanichet, le patron de SNCF Voyageurs. On avait promis des postes supplémentaires, ces postes sont présents."
Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a même fait des promesses supplémentaires en février et annoncé le versement d'une prime supplémentaire de 400 euros. Il a appelé les contrôleurs à "réfléchir" et "bien prendre la dimension" des concessions faites par la direction avant de mettre à exécution leur menace de grève. "On augmente l'emploi, on augmente les salaires, on propose une plateforme de progrès social, je ne vois pas bien pourquoi en réponse on aurait une perturbation pour les Français qui veulent partir en vacances", a-t-il estimé.
Le groupe a également revalorisé l'indemnité de résidence pour les salariés habitant là où le marché immobilier est en tension, a consenti à 3 000 promotions supplémentaires et a décidé la création de 1 100 emplois supplémentaires, dont 200 contrôleurs.
Quant à une potentielle grève des aiguilleurs, dépendant de la filiale SNCF Réseau, le week-end suivant, "il est trop tôt pour parler de ce sujet", a jugé Christophe Fanichet.