Ouragan à Mayotte : dans l'émotion, l'aide s'organise
Publié : 11h06 par Zacharie Brault
L'archipel français a subi samedi 14 décembre le cyclone le plus violent depuis plus de 90 ans. Sur place, les habitants parlent d'un décor "apocalyptique". Depuis l'hexagone, l'aide s'organise peu à peu.
Après la catastrophe et l'émotion, vient le temps de l'aide et de l'organisation pour venir en secours au Mahorais, dont l'archipel a été dévasté par le cyclone Chido samedi 14 décembre.
Le préfet de Mayotte dit redouter "plusieurs centaines" voire "plusieurs milliers" de morts après cette catastrophe. Depuis le continent, on organise des dons, des collectes, des aides, pour relever Mayotte.
Ce lundi 16 décembre, la Croix-Rouge a annoncé l'envoi de plus de 20 tonnes de matériel. "Plus de 20 tonnes de matériel sont en train d'être acheminées depuis la base logistique du PIROI Center" à La Réunion, a déclaré l'ONG.
Dans le même temps, la Fédération nationale des syndicats d'exploitations agricoles (FNSEA) a annoncé "se mobiliser pour envoyer du matériel aux agriculteurs de Mayotte".
Le syndicat agricole veut "se mobiliser très rapidement avec l'ensemble du réseau pour avoir du petit matériel type tronçonneuse" à envoyer sur l'île. "Tout ce qui nous permet de pouvoir nettoyer l'accès aux exploitations et remettre en production au plus vite un certain nombre de cultures."
Militaires et secours sur le pont
Dès dimanche, au lendemain du passage de l'ouragan, l'armée avait annoncé "s'engager avec des moyens terrestres, maritimes et aériens pour faire face aux conséquences du cyclone à Mayotte".
Grâce à ses avions militaires, plusieurs tonnes de matériel ont rapidement été acheminées vers l'archipel.
Des premières mesures
En déplacement à Mayotte ce lundi 16 décembre, le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a annoncé "l'activation de l'article 27 de la Loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur". Un article qui va confier la gestion des crises graves (cyber, santé, environnement...) aux préfets de département.
"Le préfet pourra ainsi, pour une période limitée, centraliser la prise de décision sur des services qui habituellement fonctionnent de manière autonome" a expliqué le ministre de l'Intérieur.
Lundi, une minute de silence a été observée à l'Assemblée nationale. Dans le même temps, une réunion de crise avait lieu à Bercy.
Ce mardi 17 décembre, un couvre-feu a été décrété de 22h à 4h du matin pour des raisons de sécurité dans le département de Mayotte, le plus pauvre de France. Il vise notamment à éviter les pillages.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé se rendre à Mayotte "dans les prochains jours". Le président a également décrété un jour de deuil national, dont la date n'a pas été encore fixée.
Une première aide d'Etat a été levée ce mardi 17 décembre, d'un montant de 655 000 euros.
Un appel aux dons
Angers Loire Métropole a débloqué une aide exceptionnelle de 30 000 euros. "Avec les maires d'Angers Loire Métropole, nous sommes solidaires des Mahorais. Nous témoignons notre soutien aux habitants de l'île et débloquons en urgence une aide de 30 000 euros", a déclaré Christophe Béchu, le président d'Angers Loire Métropole.
Même procédé pour l'agglomération du Grand Paris qui a débloqué une aide d'urgence de 500 000 euros.
À Mayotte, les habitants sont au bord du précipice. "Tout est rasé, il n'y a plus rien, tout le monde est à la rue", explique Aline Morel Renard au micro d'Alouette. Vendéenne, elle a vécu 4 ans à Mayotte, et est restée en contact avec des amis sur place. À distance, elle n'est parvenue à n'en joindre qu'un seul par téléphone. "Je suis sans nouvelles des autres" s'inquiète-t-elle.
Depuis l'hexagone, Aline dit "ne plus rien reconnaître" des images qui proviennent de Mayotte depuis samedi soir : "C'est apocalyptique. Ils n'ont plus d'eau, plus d'électricité, plus de nourriture. C'est une catastrophe".
Pour venir en aide à ses amis sur place, Aline a ouvert une cagnotte en ligne. Il en existe plusieurs, notamment mises en place par la Croix-Rouge ou le Secours populaire.