Vendée Globe au féminin : six concurrentes sur le départ
Publié : 8 octobre 2020 à 12h45 par Julia Maz-Loumides
Alors qu’en 2016, aucune femme n’était sur le départ du Vendée Globe, la 9e édition enregistre un nombre record : six concurrentes attaqueront cette course mythique ce 8 novembre 2020.
Cette année, le Vendée Globe voit naître la participation de six femmes, dont cinq "bizuth" (première participation). Un chiffre record qui contrecarre le départ de 2016, où la gente féminine était absente. La seule préinscrite était l’espagnole Anna Corbella qui déclarait "je ne peux pas rester à quai et laisser partir un Vendée Globe sans femme" ! Mais son budget de 700 000 euros minimum imposé n’a pas pu être bouclé dans les temps. Pour cette 9e édition, elles seront six : Sam Davies, Miranda Merron, Clarisse Crémer, Isabelle Joschke, Alexia Barrier et Pip Hare.
Marquer les esprits
Il a fallu attendre la 3e édition de la course vendéenne créé en 1989 pour voir courir les pionnières. En 1996 – 1997, Catherine Chabaud termine 6e, elle devient alors la première femme à terminer un tour du monde à la voile, en course, et sans escale, en 140 jours, 4 heures et 38 minutes.
Lors de l’édition 2000 – 2001, Ellen Mac Arthur reçoit un accueil grandiose en se plaçant 2e. Du haut de ses 24 ans, elle arrive seulement 24 h après Michel Desjoyeaux.
En 2004 – 2005, Anne Liardet arrive 11e tandis que Karen Leibovici 13e.
Enfin, en 2008 – 2009, Sam Davies termine 4e et Dee Caffari 6e. Des performances qui n’ont rien à envier à celles de leurs homologues masculins.
En tout, seulement sept femmes ont pris le départ du Vendée Globe, elles sont six à avoir terminé la course. Un meilleur ratio que du côté masculin, 130 hommes contre 66 à l’arrivée.
Concurrentes féroces
Trois Britanniques et trois Françaises seront sur le départ de cette 9e édition du Vendée Globe.
Pour sa troisième participation, Sam Davies courra pour Initiatives-Cœur : la skippeuse va parcourir l’océan pour sauver des enfants atteints de maladies cardiaques. Un clic sur les réseaux sociaux = 1 euro reversé par les partenaires à l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque qui opère les enfants malades de pays défavorisés. Deuxième participante, Miranda Merron prendra le large avec Campagne de France, tandis que la troisième anglaise du groupe, Pip Hare, courra pour Medallia. Cette dernière a même racheté l’ex Superbigou, l’IMOCA construit par Bernard Stamm et mis à l’eau il y a près de 20 ans.
Côté français, Isabelle Joschke rejoint MACSF et travaille avec Alain Gautier, vainqueur en 1993. Architecte naval chez VPLP, pour ce dernier il n'y a aucune différence entre homme ou femme sur l’eau : "Tu ne gagnes pas le Vendée Globe sur des histoires de force physique. Et je suis convaincu qu’une fille peut remporter cette course".
Même ambiance pour Clarisse Crémer. Elle chevauche le monocoque IMOCA SMA, ex-vainqueur du Vendée Globe 2012 alors aux mains de François Gabart. Pour elle, "quand on est sur l’eau, on se considère tous comme un marin, un naviguateur, avant de se considérer comme un homme ou comme une femme. C’est un des rares sports où il y a un classement mixte. On ne nie pas pour autant d’être une femme mais on a le même classement à l’arrivée et le même bateau. On fait différemment mais on arrive au même résultat".
Dernière concurrente française, Alexia Barrier et 4myplanet vogueront à bord de Le Pingouin, l’IMOCA construit par Catherine Chabaud en 1998 pour l’édition 2000 – 2001.