Doliprane, Efferalgan et Advil ne seront plus vendus en libre-service

Publié : 17 décembre 2019 à 15h16 par Arnaud Laurenti

À compter du 15 janvier 2020, les médicaments contenant du paracétamol, de l'ibuprofène et de l'aspirine devront se trouver derrière le comptoir du pharmacien. La vente en libre-service sera interdite.

ALOUETTE
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C'est désormais acté, le Doliprane, l'Aspirine, l'Advil ou encore l'Efferalgan ne seront plus disponibles en vente libre dans les rayons des pharmacies. Les médicaments, toujours vendus sans ordonnance, devront obligatoirement être demandés au pharmacien.

Éviter les mauvais usages

Cela "renforce le rôle de conseil du pharmacien auprès des patients qui souhaitent en disposer sans ordonnance", a indiqué l'Agence du Médicament (ANSM) dans son communiqué.

Après un premier avis en ce sens début octobre, cette décision finale a été prise ce mardi au terme d'une procédure contradictoire auprès des laboratoires concernés.

Cette mesure concerne les médicaments contenant du paracétamol (Doliprane, Efferalgan, etc.), ainsi que certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS): ceux à base d'ibuprofène (comme le Nurofen ou l'Advil) et l'aspirine.

Ces médicaments sont les plus utilisés en automédication comme anti-douleurs ou contre la fièvre chez les adultes et les enfants, selon l'ANSM.

Jusqu'à présent, ils peuvent être vendus en accès direct, le client se servant soi-même dans les rayons de la pharmacie. Toutefois, dans les faits, nombre de pharmaciens ont déjà choisi de les placer derrière leur comptoir, avant même la décision de l'ANSM.

Pris à des doses trop élevées, le paracétamol peut provoquer de graves lésions du foie, qui peuvent nécessiter une greffe, voire être mortelles.

"Surdosage = Danger"

Fin 2017, une jeune femme, Naomi Musenga, était morte après avoir été raillée au téléphone par une opératrice du Samu de Strasbourg, ce qui avait provoqué une grosse vague d'émotion en France. Selon l'enquête, cette mort était "la conséquence d'une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours".

Pour un adulte sain de plus de 50 kilos, la dose maximale de paracétamol est de 3 grammes par 24 heures, en ne dépassant pas 1 gramme par prise avec un espace d'au moins 6 heures entre chaque prise. En outre, la durée maximale de traitement recommandée est de "3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l'absence d'ordonnance", rappelle l'ANSM.

En juillet, le gendarme du médicament a décidé que l'avertissement "surdosage = danger" devrait désormais figurer sur les boîtes de paracétamol. De leur côté, les AINS "sont notamment susceptibles d'être à l'origine de complications rénales, de complications infectieuses graves et sont toxiques pour le foetus en cas d'exposition à partir du début du 6e mois de grossesse", selon l'ANSM.

Elle avait émis un avertissement à ce sujet en avril, au terme d'une enquête qui suggérait le rôle aggravant de deux types d'AINS, ceux à base d'ibuprofène et de kétoprofène, en cas d'infection.

"En cas de douleur ou de fièvre, notamment dans un contexte d'infection courante comme une angine ou une toux", il faut "privilégier l'utilisation du paracétamol en respectant les règles de bon usage", souligne l'ANSM.

(avec AFP)