Morgane : après une semaine, les premiers éléments de l'enquête
Publié : 16h39 par Zacharie Brault
L'inquiétude grandit dans les Côtes-d'Armor. Tous les moyens sont déployés depuis plusieurs jours pour retrouver la fille de 13 ans. Le procureur des Côtes-d'Armor a dévoilé ce lundi 2 décembre les premiers éléments de l'enquête.
Morgane Rivoal, âgée de 13 ans, a quitté son domicile de Pabu à pied le lundi 25 novembre au matin et elle ne s’est pas rendue au collège. Selon la description partagée par la gendarmerie des Côtes-d'Armor, la jeune fille mesure 1,54m, elle est de corpulence normale, elle a les cheveux longs ondulés et châtains, les yeux bleux/verts. Elle serait porteuse d'un sac EastPack rose. Une semaine après sa disparition, nous sommes toujours sans nouvelle de l'adolescente.
À Pabu, dans les Côtes-d'Armor, les jours passent, et l'inquiétude grandit, puisque les nouvelles de Morgane n'arrivent pas. Depuis plusieurs jours, tous les moyens sont déployés pour retrouver l'adolescente. En vain pour le moment.
De gros moyens déployés
Ce lundi 2 décembre, des contrôles routiers ont été effectués, du porte-à-porte dans le village de Pabu, des utilisations de drones, et le déploiement d'équipes cynophiles de la gendarmerie.
Au total, 70 gendarmes sont déployés ce lundi pour retrouver Morgane.
"Ce matin, on a contrôlé toutes les personnes qui empruntaient le trajet habituel de l'adolescente" pour se rendre au collège "en partant du principe que ces personnes étaient pour leur grande majorité ceux qui l'empruntaient lundi dernier" et ont donc pu croiser Morgane, a expliqué Jean-Baptiste Gautier, Commandant de la compagnie de gendarmerie de Guingamp.
"On a pu recueillir le témoignage de tout le monde" poursuit le commandant Gautier.
Les cours d'eau à proximité de la commune de Pabu on été sondés, tout comme les environs, par environ 800 bénévoles vendredi 29 novembre, sans succès.
"Papa, maman, désolé, je pars."
Dans un point presse tenu ce lundi après-midi par le procureur de la République des Côtes-d'Armor, Nicolas Heitz, celui-ci a donné les derniers détails de l'enquête.
"Des camarades de Morgane ont affirmé qu'elle avait posté une story" dans le week-end précédent sa disparition, "dans laquelle elle disait qu'elle n'irait pas au collège le lundi".
« Morgane a quitté son domicile lundi 25 novembre, à 7 h 14 précisément. Elle ne s'est pas rendue à son arrêt de car. Le chauffeur de bus m'a confirmé qu'il avait attendu Morgane quelques instants » a poursuivi le procureur.
Plus de 110 auditions ont été réalisées par les gendarmes.
En fouillant sa chambre, "un message d'adieu a été retrouvé dans sa poubelle", où il était écrit "Papa, maman, désolé, je pars".
D'après des déclarations de ses camarades, "Morgane était timide, discrète et réservée. Parfois, elle se scarifiait" explique le procureur.
Morgane, âgée de 13 ans, "était en lien sur les réseaux sociaux avec un homme de 29 ans, résident dans l'Eure". Pour autant, "après son audition, aucun élément pertinent n'est ressorti".
Avant de conclure, le procureur a annoncé "l'ouverture d'une information judiciaire, et la saisie d'un juge d'instruction pour la poursuite des investigations".
À ce stade, le procureur précise que "toutes les pistes sont envisagées".
Une boîte mail a été ouverte pour toute personne témoin : morgane@gendarmerie.interieur.gouv.fr
À Pabu, l'angoisse monte
Selon le procureur de la République de Saint-Brieuc, Nicolas Heitz, Morgane a quitté son domicile le 25 novembre, vers 7h15. Ses parents, "occuper à se préparer", ne la voient pas partir, mais l'adolescente "leur a dit au revoir comme à son habitude".
Elle devait se rendre au collège, comme tous les lundis matin, mais elle n'est jamais arrivée. L'adolescente s'était disputé avec ses parents dans le week-end au sujet de son utilisation des réseaux sociaux, jugée excessive.
Dans la commune, l'angoisse des habitants monte. Tous ignorent où se trouve l'adolescente de 13 ans. "Est-ce qu'elle est toujours à Pabu ? Dans une commune voisine ou alors à Paris ? Tous les scénarios sont possibles, c'est ça qui est angoissant" témoigne à l'AFP Denise Thomas en sortant d'un cours de gymnastique.
"Quand je vois la nuit tomber, je me demande où est ce qu'elle va passer la nuit cette gamine" poursuit-elle.
Une camarade de gymnastique évoque "avoir fait des cauchemars qui l'ont réveillée la nuit dernière".
Dans le village, tous se souviennent de Lina, 15 ans, disparue en Alsace en septembre 2023, et retrouver morte dans la Nièvre, un an plus tard.