Morbihan : Pennavel construira le premier parc éolien flottant français

Publié : 16 mai 2024 à 10h05 par Marie Piriou avec AFP

Pennavel, le consortium chargé de la construction et de l’installation du parc flottant prévu au large de Groix et Belle-Ile a été désigné. 15 à 20 éoliennes devront produire de l’électricité pour 450.000 habitants.

Eolienne flottante.
Eolienne flottante.
Crédit : Illustration | Eolink

La France a annoncé mercredi l'attribution de son premier parc éolien en mer flottant commercial, confié à un consortium belgo-allemand, qui devra construire ce site dans le sud de la Bretagne, une première mondiale à cette échelle pour la technologie flottante encore émergente.

Pennavel, société créée par le belge Elicio et l'allemand BayWa r.e, est lauréate de l'appel d'offres du projet, a annoncé le ministère de l'Economie, relevant qu'"il s'agit du premier parc éolien flottant commercial au monde à se voir attribuer un tarif d'achat".

 

Mise en service prévue en 2031

Contrairement aux éoliennes "posées", dont le mât est planté en mer dans le sol, les éoliennes "flottantes", objet à ce stade surtout de sites pilotes, permettent de s'installer en zones profondes.

Ce projet de 250 mégawatts (MW), prévu pour être mis en service en 2031 à 19 km à l'ouest de Belle-Ile-en-Mer et 33 km de Quiberon, permettra de couvrir les besoins en électricité d'environ 450.000 habitants. Le parc comprendra un maximum de 13 éoliennes sur 45 km2.

Le tarif proposé par ce consortium nouveau venu dans l'éolien marin en France s'élève à 86,45 euros/MWh, offre jugée très compétitive par le gouvernement, qui garantira ce tarif d'achat pendant 20 ans.

"Avec un tarif d'achat attribué à 86,45 EUR/MWh, la filière éolienne en mer n'a plus à prouver sa compétitivité", a souligné le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Pour le ministère, "ce tarif confirme le positionnement de la France comme cheffe de file du développement de cette technologie" du flottant.

 

Les critères déterminants

En France, trois fermes pilotes (entre 25 et 30 MW chacune) sont en construction en Méditerranée, qui devraient être mises en service entre 2024 et 2025.

L'éolien flottant suscite beaucoup d'ambitions et de recherche industrielle car il ouvre la perspective d'implantations plus éloignées des côtes et dans des zones où, comme en Méditerranée, le plancher marin descend rapidement.

Pour Bretagne-Sud, l'appel d'offres avait été lancé en mai 2021 par l'Etat, au terme d'un débat public tenu fin 2020.

Selon le ministère, les offres ont été évaluées sur des critères comme le recyclage des éoliennes, la contribution à un fonds de protection de la biodiversité (au moins 20 millions d'euros promis par Pennavel), le taux de recours aux PME pour la construction et l'exploitation (au moins 10%) et à l'investissement participatif (pour au moins 10 millions d'euros).

 

"C'est une première mondiale"

"L'Etat sera particulièrement attentif à la bonne implémentation de ce premier projet commercial flottant au monde qui devrait générer environ 4,5 millions d'heures de travail pendant la phase de construction et plus de 30 emplois permanents pendant la phase d'opération au titre de la maintenance", ajoute-t-il.

Les constructeurs devront encore affiner le choix de la technologie flottante, a expliqué Aldrik de Fombelle, le directeur du projet, "confiant" et soulignant l'expérience dans l'offshore des parties au consortium.

Le secteur s'est félicité aussi de cette "étape décisive pour cette filière d'avenir".

"Cet appel d'offres Bretagne-Sud représente une occasion capitale pour la France de se positionner en leader dans le domaine de l'éolien flottant. C'est une première mondiale", s'est réjouie Anne-Catherine de Tourtier, présidente de l'association professionnelle France Renouvelables, qui appelle à rattraper le retard français dans l'éolien offshore.

Reconnaissant un "retard à l'allumage", le gouvernement, par la voix des ministres Bruno Le Maire et Roland Lescure, a réaffirmé début mai son soutien à cette énergie, avec comme objectif de passer d'une production de 1,5 GW en 2024 à 18 GW en 2035 et 45 GW en 2050 (soit une cinquantaine de parcs, posés et flottants).