"M" comme deuxième prénom en référence à Matthieu Chedid, la justice saisie

29 janvier 2024 à 11h42 par Joséphine Point

Le juge aux affaires familiales a été saisi car ce deuxième prénom pourrait être "contraire à l'intérêt de l'enfant".

Prénom nouveau-né
Crédit : illustration Envato - DR

Fans de l'artiste Matthieu Chedid, plus connu sous le nom de -M-, des parents ont décidé de donner cette lettre de l'alphabet en guise de deuxième prénom à leur fils né en février 2023 à Beauvais. Mais la justice a été saisie et il se pourrait que le couple se retrouve dans l'obligation de changer le prénom.

Même s'il s'agit uniquement d'un deuxième prénom, "M" n'a pas été du goût de l'officier d'état civil qui entend respecter l'article 57 de l'état civil qui stipule que la justice peut être saisie si le prénom est jugé "contraire à l'intérêt de l'enfant". "C’est certes un deuxième prénom, mais il peut être préjudiciable. Car un deuxième prénom peut être utilisé comme prénom d’usage en France. Prenez par exemple les actes de naissance portant Jean en premier prénom et Paul en deuxième prénom. Beaucoup ont finalement choisi de s’appeler Jean-Paul", a indiqué l'office d'état civil de Beauvais au Courrier Picard.

Toujours au regard de l'article 57, le prénom "M" ne permettrait pas "la qualification d'une personne".

C'est donc le juge aux affaires familiales qui va devoir trancher si oui ou non le nouveau-né peut garder ce deuxième prénom en référence à l'interprète de "Je dis aime". S'il ordonne sa suppression et que les parents ne souhaitent pas en proposer un autre, c'est le juge lui-même qui attribuera un nouveau deuxième prénom à l'enfant.

Une affaire similaire avait été jugée en 2012 par la cour d'appel d'Amiens : des parents souhaitaient donner le prénom de "MJ" à leur bébé, en hommage à Michael Jackson. Les juges s'y étaient opposés, estimant qu'il était de nature à porter atteinte à l'intérêt de l'enfant.