Loir-et-Cher : l’annonce de la fermeture de l’usine Poulain reportée

Le comité social et économique (CSE) extraordinaire prévu jeudi 13 juin au site de la chocolaterie Poulain de Villebarou et censé annoncer la fermeture de l'usine, a été reporté pour "vice de procédure", selon des sources syndicales.

La direction du groupe Carambar & Co, qui possède Poulain, a transmis les documents de travail relatifs au plan de fermeture aux représentants du personnel ce jeudi matin à 9h, trop tard selon les délégués syndicaux. Ils ont appelé à une suspension de la réunion, estimant ne pas avoir eu suffisamment de temps pour examiner le projet.

"Dès l'ouverture de la réunion, les organisations syndicales ont souhaité la reporter", a de son côté affirmé la direction dans un communiqué. Selon elle, "toutes les conditions étaient réunies" pour lancer la procédure d'information concernant le projet de fermeture du site de Villebarou.

Avant de quitter la réunion, les représentants du personnel ont présenté une déclaration conjointe à la direction pour faire entendre leurs revendications.

La désolation des salariés et des élus

Plusieurs heures après le report du CSE à une date qui n'est pas encore fixée, les salariés étaient toujours quelques dizaines à discuter devant le site, face à un barbecue improvisé. "Ce sont des décennies de savoir-faire français et les emplois de 109 personnes qui risquent de partir en fumée", a déploré Bernard Moudir, 58 ans, salarié de l'usine Poulain depuis 31 ans.

Un avis partagé par les élus de la région Centre-Val de Loire ainsi que son président, François Bonneau, dans un communiqué : "Elus et habitants de la Région Centre-Val de Loire n'accepteront pas une fermeture sèche et définitive", affirment-ils, avant d'appeler à l'étude de toutes les pistes possibles "pour résister aux choix économiques qui condamnent ce site historique".

De son côté, la direction avance que "malgré les près de 45 millions d'euros investis depuis 2018 dans l'usine de Villebarou et dans sa marque Poulain, les ventes ne se sont pas redressées". Le groupe, "conscient de l'impact de ce projet pour les 109 salariés concernés par le plan de sauvegarde de l'emploi qui sera mis en oeuvre", se dit "déterminé à accompagner chacun d'entre eux vers un nouvel emploi".