Les secrets du Vendée Globe : les enjeux du départ

31 octobre 2024 à 8h03 par Zacharie Brault

À quelques mètres au large de la baie des Sables-d'Olonne, se joue un moment déjà clé pour le reste de la course : le départ du Vendée Globe.

Vendée Globe départ
Crédit : Jean-Marie Liot/Alea

Il faudra se faire sa place, parmi les 40 bateaux qui prendront le large le 10 novembre prochain.

Se faire sa place, sans pour autant abîmer son voilier. Ni voler le départ en mordant cette ligne fictive, tracée entre deux bateaux du comité de course.

Il faudra faire attention à tous ces détails, tout en prenant un bon départ, pour ne pas se retrouver en difficultés dès les premiers jours de course. 

Et quand on prend en compte tous ces aspects, "il y a plus à perdre qu'à gagner" analyse le favori Charlie Dalin. "Si l'on mord la ligne, c'est 4 ou 5 heures de pénalité. Il faut aussi éviter d'endommager le bateau pour éviter un retour au port pour réparer quelque chose" poursuit-il. 

Lui, qui a participé au Vendée Globe en 2021, reconnaît "être soulagé quand la flotte commence à s'étaler un peu. Avant, c'est tendu"

 

Deux stratégies bien distinctes 

Comme dans toute situation, il y a les prudents, et il y a les têtes brûlées.

Pour son premier Vendée Globe, dont il prendra le départ à bord de son Imoca Human Immobilier, le Rochelais Antoine Cornic fait partie de la première école : "Il y aura match dès le départ, mais il ne faut pas faire les fous pour ne pas endommager le bateau"

Même son de cloche pour Samantha Davies, qui s'élancera pour son quatrième tour du monde : "Je n'ai pas envie de prendre des risques débiles. On n'a pas envie de prendre une pénalité, ni d'entrer en collision avec un autre bateau." 

Et puis, il y a les autres, ceux qui voudront se battre avant le départ, pour se retrouver dans la meilleure position. "Ça montre qu'on est prêt à en découdre" explique Benjamin Dutreux. 

 

Les enjeux d'un bon départ

Contrairement aux pilotes de Formule 1, qui peuvent parfois profiter de l'aspiration en restant derrière un concurrent, c'est tout l'inverse pour les skippers. 

"Le vent glisse sur les bateaux, et après, il se déforme sur 300 ou 400 mètres derrière. Donc pour les poursuivants, le vent tourne, est irrégulier, ça peut vraiment être embêtant" explique Romain Attanasio. Il vaut mieux partir en tête donc. 

Un écart de quelques mètres au départ, pour une arrivée qui est souvent serrée. La course se joue sur des détails résume Manuel Cousin : "La course dure 80 jours, mais parfois, il n'y a que quelques minutes d'écart à l'arrivée entre les candidats."

Après le départ, "la pression retombe" explique Romain Attanasio, "le meilleur moment, c'est une demi-heure après le départ, quand la flotte s'espace". Les skippers font alors ce qu'il savent faire le mieux : de la voile. 

 

Plus de confidences dans notre podcast

Pour découvrir encore plus de témoignages des skippers du Vendée Globe 2024, écoutez l'épisode consacré au départ de la course de notre podcast "Les secrets du Vendée Globe" :