Les rues, places et écoles Abbé Pierre bientôt débaptisées ?
Publié : 9 septembre 2024 à 10h51 par Joséphine Point avec AFP
Les témoignages accusant l'Abbé Pierre de violences sexuelles ne cessent de s'accumuler depuis le mois de juillet.
Faut-il débaptiser les rues, avenues, places et écoles qui portent le nom de l'Abbé Pierre ? La question se pose dans bon nombre de villes après la multiplication des témoignages qui accusent l'Abbé Pierre de violences sexuelles entre les années 50 et les années 2000.
Dans nos régions, le nom de l'Abbé Pierre est notamment associé à une place à Nantes (Loire-Atlantique), une école primaire à Hédé-Bazouges (Ille-et-Vilaine) ou encore des rues à Limoges (Haute-Vienne), à Le Blanc (Indre) et à Chemillé-en-Anjou (Maine-et-Loire). Si pour l'heure aucune ville n'a communiqué sur la suppression des plaques en l'honneur de celui qui a longtemps été élu personnalité préférée des Français, la Fondation Abbé Pierre a d'ores et déjà fait part de sa décision de changer de nom et Emmaüs a annoncé la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l'Abbé Pierre à Esteville (Seine-Maritime).
La mention "fondateur Abbé Pierre" pourrait être prochainement supprimée du logo d'Emmaüs France, et une commission d'experts indépendants va être constituée "afin notamment de comprendre et d'expliquer les dysfonctionnements qui ont permis à l'Abbé Pierre d'agir comme il l'a fait pendant plus de 50 ans".
Une vague de témoignages
En juillet dernier, un rapport indépendant commandé par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre avait mis en lumière les témoignages de sept femmes qui faisaient état de "comportements pouvant s'apparenter à des agressions sexuelles ou des faits de harcèlement sexuel commis par l'abbé Pierre entre la fin des années 1970 et 2005". Ce vendredi 6 septembre, 17 nouveaux témoignages ont été révélés concernant des violences sexuelles commises par l'Abbé Pierre entre 1950 et 2000, la plupart du temps en France mais également aux États-Unis, au Maroc ou encore en Suisse.