Le sénateur de Loire-Atlantique Joël Guerriau bientôt jugé pour soumission chimique ?
Publié : 8 avril 2025 à 9h39 par Joséphine Point avec AFP
Le sénateur est accusé d'avoir voulu droguer la députée Sandrine Josso en novembre 2023.
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Le parquet de Paris réclame un procès pour soumission chimique contre Joël Guerriau, ce sénateur de Loire-Atlantique accusé d'avoir voulu droguer la députée Sandrine Josso afin de commettre une agression sexuelle, à son domicile parisien, le 14 novembre 2023.
Ce jour-là, Sandrine Josso, députée de Loire-Atlantique aujourd'hui âgée de 49 ans, s'était rendue au domicile parisien de son "ami politique" - comme elle l'a décrit au cours de l'enquête devant les magistrats - qui célébrait sa réélection. Seule invitée, elle en était ressortie avec 388 ng/ml d'ecstasy dans le sang, d'après les analyses toxicologiques. Une dose "approchant le double" de la quantité dite récréative, souligne le ministère public dans ses réquisitions.
Ces analyses montraient aussi une absence de stupéfiants pendant les sept mois qui ont précédé cette soirée.
Au cours des investigations, la députée avait relaté aux magistrats avoir été incitée à "boire vite" par Joël Guerriau, qui adoptait un "comportement bizarre", éteignant et rallumant plusieurs fois la lumière. Joël Guerriau avait expliqué, en garde à vue, avoir réalisé un "tour de magie".
Prise de "sortes de décharges" dans le coeur, Sandrine Josso avait aussi dit avoir vu Joël Guerriau "debout dans la cuisine" avec "un sachet blanc dans la main". "Terrorisée", elle avait commandé un taxi, sans qu'il n'y ait eu de contact physique avec son hôte.
Des recherches sur Internet avant les faits
Joël Guerriau a constamment nié avoir agi volontairement, avançant notamment une "erreur de manipulation" des coupes de champagne. Mais pour le parquet, le produit stupéfiant a été placé dans le verre intentionnellement.
Le ministère public souligne les déclarations "évolutives" du sénateur, et "pas cohérentes" pour "finalement expliquer s'être souvenu de la présence de la substance une fois celle-ci ingérée" par Sandrine Josso, "il n'alertera pas pour autant" la députée. Et ce, alors qu'il est "acquis que Joël Guerriau était informé sur les effets et le but de la substance administrée", estime le parquet, qui cite "de nombreuses recherches en lien avec la drogue et le viol" faites en ligne par Joël Guerriau, "un peu plus d'un mois avant les faits", puis "le lendemain".
Si le parquet a requis un procès devant le tribunal correctionnel pour des soupçons de soumissions chimiques, il a par contre requis un non-lieu concernant la consommation de stupéfiants par le sénateur.