La Rochelle : des dizaines de pesticides chez des enfants

En avril dernier, l’association Avenir Santé Environnement avait lancé des analyses, sur la base de volontariat, auprès de 72 enfants, âgés de 3 à 17 ans, de la plaine d’Aunis, autour de La Rochelle.

L’objectif était de mettre en lumière les possibles produits toxiques auxquels ils sont exposés. Les résultats sont édifiants. 14 molécules différentes ont été retrouvées dans leurs urines, jusqu’à 5 par enfant. Et 45 molécules ont été décelées dans leurs cheveux qui peuvent conserver les traces de ces produits pendant plusieurs mois (contre quelques jours pour les urines). En tout, ce sont 50 produits chimiques qui ont été retrouvés. Chacun des 72 enfants en présente au moins un.

Des pesticides parfois interdits depuis plus de 50 ans

Plus édifiant, parmi ces 50 substances, 14 sont interdites en France, depuis plus de 50 ans pour certaines d’entre elles, comme la dieldrine. Selon les chercheurs, cela peut s’expliquer par la persistance de ces produits dans l’environnement, mais il est aussi possible que certains agriculteurs continuent d’en utiliser.

Certaines de ces molécules proviennent également de détergents domestiques, de produits anti-puces pour les animaux, ou encore de traitement du bois.

Plusieurs des molécules retrouvées sont cancérigènes, neurotoxiques ou considérées comme des perturbateurs endocriniens. Des conséquences aggravées par "l’effet cocktail", certains enfants présentant plus de 10 molécules dans leurs cheveux, par exemple.

Ce secteur géographique n’a pas été choisi par hasard. Entre 2008 et 2020, dix cas de cancers pédiatriques ont été recensés.