La marque Naf Naf rachetée, 90% des emplois sauvés
Publié : 18 juin 2024 à 16h03 par Ophélie Esseul avec l'AFP
Les magasins de prêt-à-porter traversent actuellement une importante crise.
En situation de redressement judiciaire depuis septembre dernier, la marque de prêt-à-porter féminin a été reprise par une entreprise turque de fabrication de tissus. Près de 90% des emplois seront sauvés, selon une décision de justice consultée par l’AFP.
La société Migiboy Tekstil a offert plus de 1,5 million d’euros pour reprendre la marque française. En mai dernier, la direction de Naf Naf avait déclaré auprès de l’AFP que l’offre de l’entreprise turque témoignait d’une "réelle volonté de reprendre l’entreprise". C’est pourquoi elle s’est engagée à sauvegarder les emplois de 521 personnes et à conserver 100 boutiques en propre.
Une procédure de redressement judiciaire
Lourdement endettée en raison notamment de loyers impayés durant la pandémie, l’entreprise avait été placée en redressement judiciaire en septembre 2023. Une situation que rappelle le tribunal de commerce de Bobigny dans sa décision, évoquant "une baisse de fréquentation des zones de chalandises" et une "augmentation du coût des matières premières" due à l’inflation.
En octobre 2023, Naf Naf employait 682 salariés en France et possédait 194 magasins dont 69 boutiques affiliées, selon la décision de justice. Néanmoins, l’entreprise a connu des premières suppressions d’emplois et fermetures de boutiques à la suite de l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire.
Ainsi, "compte tenu des résultats de la période d’observation, la présentation d’un plan d’apurement s’est avérée compromise" et les administrateurs judiciaires avaient alors lancé un appel d’offres pour reprendre l’entreprise en avril, explicite la décision.
Les magasins de prêt-à-porter en crise
Camaïeu, Gap France, Pimkie, Tam Tam, IKKS, Kaporal… Le prêt-à-porter traverse une violente crise depuis plus d’un an. Elle a été fatale pour certaines marques, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022. De nombreuses entreprises ont également été contraintes de couper dans les effectifs et de fermer des magasins, comme Pimkie.
Ces marques, bien connues des centres-villes français, ont souffert d’un cocktail détonant : pandémie, inflation, hausse des prix de l’énergie, des matières premières, des loyers, ou encore concurrence de la seconde main et de la "fast fashion".
Selon l’Institut français de la mode, le volume des ventes dans le secteur de la mode a reculé de 4% en 2023.