L'horizon s'éclaircit pour les salariés des 26 boutiques Galeries Lafayette
Publié : 22 février 2024 à 8h36 par Joséphine Point avec AFP
Le principal créancier accepte d’abandonner 70% des dettes du groupe de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, soit près de 27 millions d'euros. Le reste serait rééchelonné sur 10 ans.
C'est une étape majeure pour la sauvegarde des 26 magasins Galeries Lafayette détenus par Michel Ohayon : leur principal créancier a validé ce mercredi 21 février le plan de continuation d'activité, en attendant la décision du tribunal de commerce de Bordeaux, mise en délibéré au 20 mars.
"Les Galeries Lafayette abandonnent 70% de leurs dettes, acceptent que les 30% restants soient payés sous 10 ans, de revoir le taux de commissionnement dans deux ans et parallèlement, la prévision d'un taux de croissance de 11 % a été ramenée à 4%. On avait dit que 11%, c'était irréaliste", a indiqué Me Stéphane Kadri, avocat du Comité social et économique central (CSEC) d'Hermione Retail, qui chapeaute la plupart des 26 magasins concernés par le plan de sauvegarde.
Ces 26 magasins, qui totalisent environ 1 000 salariés, se situent notamment à Angoulême, Bayonne, Caen, La Roche-sur-Yon, La Rochelle, Libourne, Lorient, Niort, Rouen, Saintes, ainsi qu'à Tours.
En début de semaine, les maires de l'association "Villes de France" avaient fait savoir dans un communiqué qu'ils n'abandonneraient pas les magasins Galeries Lafayette, "locomotives essentielles" des centres-villes. Il est "impensable que nous laissions ces locaux inoccupés et sans activité, en cas de refus du plan de sauvegarde présenté", ont-ils déclaré.
Des salariés soulagés... mais déçus
"Les salariés vont être soulagés de conserver leurs emplois mais ils vont être déçus de conserver le même actionnaire. On aurait espéré avoir plus de changements, avec un repreneur qui fasse en sorte que notre entreprise soit mieux gérée", a indiqué Muriel Scanzi, déléguée centrale CFDT pour les enseignes de province et salariée du magasin de Bayonne.
"On est sur la réserve. On a toujours cette crainte de l'avenir et de la pérennité de l'entreprise. On a à peu près les mêmes promesses qu'il y a cinq ans : des investissements, des réparations dans les magasins, faire rentrer de nouvelles marques dans les magasins... mais en cinq ans, on en a très peu vu la couleur", a-t-elle souligné.