L'édition 2024 des Vieilles Charrues sera-t-elle la dernière ?
23 avril 2024 à 14h32 par Joséphine Point avec AFP
Les organisateur du festival programmé du 11 au 14 juillet prochain dans le Finistère, à Carhaix, dénoncent les décisions prises par le maire et la communauté de communes.
Créé à Carhaix il y a plus de 30 ans, le festival des Vieilles Charrues s'affirme menacé par de récentes mesures prises par la mairie et la communauté de communes.
"Si rien n'évolue d'ici cet été, l'édition 2024 des Vieilles Charrues pourrait bien être la dernière", affirme dans un communiqué l'association bretonne à la tête du plus grand festival en plein air de France, qui a enregistré près de 350 000 entrées l'an dernier et dont la 32e édition se tiendra du 11 au 14 juillet.
"Ce ne sont plus des menaces qui pèsent sur le festival, mais des choix faits en connaissance de cause", poursuit l'association selon laquelle "les récentes décisions de la municipalité de Carhaix et de Poher Communauté condamnent l'avenir des Vieilles Charrues".
Parmi les décisions que les organisateurs reprochent aux élus locaux figurent notamment une modification des terrains où sont habituellement installés les campings pour les festivaliers, une préemption par la municipalité de locaux pour lesquels l'association avait signé un compromis de vente avec le vendeur, ou encore "une nouvelle taxe de 367 000 euros adressée le 12 avril" dernier.
Le maire dénonce "un chantage"
Pour Christian Troadec, maire de Carhaix et l'un des fondateurs du festival breton, la direction et la présidence du festival "font de la politique et du chantage". "S'ils veulent se présenter à la mairie de Carhaix en 2026, qu'ils le fassent et les citoyens trancheront", a-t-il déclaré.
Pour appuyer ce qu'il considère comme une bataille politique, Christian Troadec rappelle qu'en 2019, avant les précédentes municipales, les organisateurs actuels avaient déjà émis la possibilité de déplacer le festival hors de Carhaix, dans une autre commune du centre-Bretagne.
Actuellement, "ils organisent un chantage sur des faits qui ont été anticipés et signés avec eux", assure l'élu, selon lequel les organisateurs "depuis 2013 ont visé le gigantisme" et seraient "dans une sorte de productivisme de la culture". "C'est mon devoir de défendre l'intérêt général et de faire en sorte que le site reste un site public, ouvert à d'autres utilisateurs" que les Vieilles Charrues.
"Nous sommes toujours et plus que jamais viscéralement attachés à Carhaix et à ses habitants, assure de son côté l'association des Vieilles Charrues, nous ne pouvons imaginer la fin des Vieilles Charrues : nous en appelons désormais aux élus centre-bretons pour sauver le festival".