L’affaire Leslie et Kevin : un vice de procédure à l’origine de la mise en liberté d’un suspect
Publié : 18 mars 2025 à 16h54 par Fabienne Lacroix (avec AFP)
L’avocate du jeune homme n’a pas reçu le mail convoquant son client à une audience en février dernier devant le juge des libertés et de la détention.
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Une erreur de procédure est à l’origine de la remise en liberté d’un des cinq suspects interpellés en 2023 dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, fin 2022, de Leslie Hoorelbeke et Kevin Trompat.
Le jeune homme, âgé de 24 ans, a été remis en liberté de manière "immédiate" par la chambre de l'instruction car son avocate n'avait pas reçu de convocation à une audience en février devant le juge des libertés et de la détention (JLD), à l'issue de laquelle la détention provisoire du mis en cause avait été prolongée.
Sous controle judiciaire
Il a été placé sous "un contrôle judiciaire strict", a précisé dans un communiqué la procureure générale de Poitiers, Frédérique Porterie, qui dit étudier un pourvoi en cassation.
Selon le quotidien La Nouvelle République, le suspect a l'obligation de résider en Charente-Maritime, avec pointage quotidien à la gendarmerie.
"La justice poitevine ne prend pas le temps d'entendre la famille de Leslie (...) mais laisse filer l'un des auteurs présumés de ce crime particulièrement sordide", a déploré Me Lionel Béthune de Moro, avocat du père et de la belle-mère de Leslie.
Si l'avocate du jeune homme a salué la "stricte application du code de procédure pénale", Me Orane Quénot a néanmoins fait part à un correspondant de l'AFP de son "extrême inquiétude" pour la sécurité de son client.
Ce dernier avait fait l'objet d'une agression en prison en avril 2024 par plusieurs autres détenus, avec huit jours d'ITT. Il avait déposé plainte.
Ces violences sont intervenues après un appel lancé sur les réseaux sociaux par le père de Kevin, qui avait promis 100.000 euros à quiconque s'en prendrait aux suspects en prison. En juin 2023, Guy Trompat a été condamné à 18 mois d'emprisonnement, dont six avec sursis, pour "menaces de mort".
"Il faudra que sa sécurité soit assurée", a prévenu mardi l'avocate générale à l'audience devant la chambre de l'instruction.
Dans ce dossier, seuls deux des cinq suspects restent placés en détention provisoire, dont un ami des deux victimes qui logeait le couple le soir du drame.
Le procès est prévu en 2026.