Gouvernement : Michel Barnier assure que "le gouvernement gouvernera" et promet de "nouvelles méthodes"
7 septembre 2024 à 10h39 par Corentin Mathias avec AFP
Améliorer la réforme des retraites, maîtriser les flux migratoires, ne pas augmenter la dette... voilà quelques-unes des priorités du nouveau Premier ministre Michel Barnier, qui a fait sa première intervention télévisée, ce vendredi 6 septembre, au 20H de TF1.
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a déclaré sur TF1 que l'exécutif entrait dans une "nouvelle époque" et assuré que "le président allait présider et le gouvernement gouverner".
"Le gouvernement est responsable, il y a une indépendance. Le gouvernement gouvernera et je le ferai en bonne intelligence avec le président de la République naturellement", a-t-il déclaré en promettant de "nouvelles méthodes". Emmanuel Macron de son côté, a promis de se tenir plus en retrait et de ne plus superviser la politique gouvernementale.
Selon un sondage Elabe, 76% des Français estiment que le nouveau Premier ministre doit rester le plus autonome possible dans ses prises de décision.
Tenter de gouverner avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête
Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Vème République.
"J'ai connu des cohabitations difficiles quand j'étais un des ministres, mais nous ne sommes pas dans cette situation-là", a concédé le Premier ministre. Il a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite. Il s'est dit disposé à ouvrir son gouvernement jusqu'à la gauche.
Concernant la vie des partis, Michel Barnier n'a pas exclu d'introduire la proportionnelle qui permettrait de voter pour des listes et non plus au scrutin uninominal à deux tours. Ce mode de scrutin, permettrait de former plus facilement des coalitions, selon certains responsables.
Trois grandes priorités pour le nouveau locataire de Matignon
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a fixé ce vendredi 6 septembre lors de sa première interview parmi ses priorités de "maîtriser les flux migratoires avec des mesures concrètes", de revaloriser le travail et de ne pas augmenter la dette de la France.
Le chef du gouvernement, a également cité les services publics qui "sont aussi un besoin immense dans les quartiers urbains, mais dans les campagnes aussi", reprenant ainsi les grandes lignes du "pacte législatif" présenté par son parti Les Républicains en juillet, dont il a besoin du soutien à l'Assemblée. "Je pense aux déserts médicaux et je pense naturellement à la santé et au logement", a-t-il affirmé, ajoutant la dette écologique dans ses priorités.
Interrogé sur le déficit public abyssal, qui devrait se creuser encore à 5,6% du PIB cette année, le Premier ministre a répondu : "face à cette urgence, je ne m'interdis pas une plus grande justice fiscale". "Je vais m'efforcer (...) de mieux maîtriser, de mieux utiliser l'argent public et de m'appuyer sur des services publics, parce que nous avons besoin de services publics efficaces", a-t-il ajouté.
Au sujet de la réforme des retraites, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a déclaré vouloir "ouvrir le débat" pour une amélioration de la réforme controversée sans pour autant "tout remettre en cause".
Près de 150 manifestations pour contrer le "coup de force" d’Emmanuel Macron
Toujours selon un sondage Elabe, même si 40% des Français sont d’accord avec la nomination de Michel Barnier, 3 Français sur 4 estiment qu’Emmanuel Macron n'a pas tenu compte des résultats des législatives.
Ainsi, la gauche et plusieurs organisations syndicales, appellent à se rassembler ce samedi 7 septembre, partout en France.
Des manifestations ce samedi matin, prévues à Laval, au Mans, La Roche-sur-Yon, Saintes, La Rochelle, Nantes ou encore, Orléans et Bordeaux.
Ce samedi après-midi, des rassemblements sont attendus à Angoulême, Poitiers, Angers, Limoges, Guéret, Saint-Brieuc, Brest, Quimper ou encore, Châteauroux.