Gironde : l’ex-mari de Chahinez, brûlée vive à Mérignac, jugé à partir de ce lundi

Publié : 23 mars 2025 à 17h32 par Corentin Mathias avec AFP

L’ex-mari de Chahinez Daoud, brûlée vive en 2021 dans la rue où elle habitait à Mérignac après avoir été blessée par balles, est jugé pour assassinat à partir de ce lundi 24 mars par la cour d'assises de la Gironde.

Assises
Crédit : Illustration Envato - DR

Mounir Boutaa, 48 ans aujourd'hui, était sorti de prison fin 2020 après avoir été condamné pour violences conjugales, strangulation et menaces avec un couteau.

L'ouvrier maçon avait interdiction d'entrer en contact avec son épouse, qu'il avait connue en Algérie en 2015, mais leur vie commune avait repris jusqu'à de nouvelles violences en mars 2021.

Cette femme de 31 ans, mère de trois enfants dont deux issus d'une première union, avait alors déposé une plainte, mal enregistrée par la police. Elle ne disposait pas de téléphone grave danger et son conjoint ne s'était pas vu attribuer de bracelet anti-rapprochement à sa remise en liberté.

Durant les deux mois suivants, "il y a eu une traque, un harcèlement, une surveillance quasi quotidienne", relate l'avocat des parties civiles.

 

Un déchainement de violence

Le 4 mai 2021, l'accusé gare près du domicile familial un véhicule qu'il a aménagé avec des cartons et des rideaux pour observer discrètement l'extérieur. Il y passe la journée à scruter les allées et venues de sa femme, avant de s'en prendre à elle.

Il lui tire dans les cuisses avec un fusil, l'asperge d'essence et met le feu, filmant une partie des faits avec son téléphone. Un voisin ayant entendu hurler tente de s'interposer, puis d'éteindre les flammes avec une autre témoin, en vain.

Le corps de la victime est retrouvé presque entièrement carbonisé, la tête dans le caniveau.

Pour l’avocat des parties civiles, Mounir Boutaa, a eu "la volonté non seulement de tuer quelqu'un" mais aussi "de tuer une femme, de l'effacer, de l'annihiler, de la châtier".

 

"Je voulais la cramer"

En garde à vue, l’ex-mari affirme d'emblée qu'il voulait "la cramer", "pour tout le mal qu'elle et la justice lui ont fait" en le faisant condamner, à tort selon lui.

Il ajoute avoir voulu "la punir", "lui laisser des traces" en la brûlant "un peu", "lui faire la peur de sa vie" mais nie avoir voulu la tuer, sans quoi "il lui aurait explosé le cerveau" en tirant.

Le procès doit durer jusqu’à vendredi, à Bordeaux.