Gironde : l’ex-mari de Chahinez, brûlée vive à Mérignac, condamné à la perpétuité

Publié : 29 mars 2025 à 9h40 par Corentin Mathias avec AFP

Mounir Boutaa a été condamné ce vendredi 28 mars à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat de son épouse Chahinez Daoud, brûlée vive près de Bordeaux, à Mérignac.

Assises de la Charente
Crédit : archives

Le 4 mai 2021, ce maçon franco-algérien avait tiré au fusil dans les jambes de la victime, avant de l'asperger d'essence et de mettre le feu.

La peine de l'accusé de 48 ans jugé depuis le début de la semaine, a été assortie d'une période de sûreté de 22 ans. A l'issue de celle-ci, un tribunal d'application des peines statuera sur sa période de rétention.

Caché depuis l'aube dans un fourgon inconnu de la victime et aménagé pour observer sans être vu, Mounir Boutaa avait observé toute la journée les allées et venues de la jeune femme de 31 ans, avec laquelle il s'était marié en 2015, avant de passer à l'acte.

 

"C'était pas moi, c'était mon corps, pas mon esprit"

Il a maintenu à la barre qu'il voulait "lui faire la peur de sa vie" mais sans la tuer, convaincu qu'elle lui était infidèle, ce qu'aucun élément de l'enquête n'a confirmé.

La mort de Chahinez, "c'était pas moi, c'était mon corps, pas mon esprit ", a-t-il répété. "Bien sûr que je regrette", "je l'aimais", a-t-il fini par lâcher, sans s'excuser.

La victime, mère de trois enfants dont deux issus d'une première union, "vivait dans la peur" et se savait condamnée, ont témoigné des amies.

Son téléphone était vérifié, son compte Facebook contrôlé et ses papiers administratifs déchirés par son mari pour l'empêcher de travailler. "Il voulait tout maîtriser : la façon de s'habiller, la façon de cuisiner", a dénoncé une sœur de Chahinez Daoud.

Mais elle "n'a pas voulu être prisonnière, être un jouet, c'est pour ça qu'elle a été tuée", a dit son père.

 

Une série de défaillances dans le dossier...

Un mois et demi avant sa mort, Chahinez Daoud avait déposé plainte contre celui qu'elle cherchait à quitter. Mais celle-ci fut mal enregistrée par un policier qui venait lui-même d'être condamné pour violences conjugales.

C’est une défaillance parmi d’autres défaillances pointées par une enquête administrative sur l'affaire, pour lesquelles la famille de la victime a engagé une procédure contre l'État.

Cinq fonctionnaires ont été sanctionnés et ce dossier a conduit le ministère de l'Intérieur à préconiser une révocation automatique des policiers et gendarmes condamnés définitivement pour certains faits, dont les violences intrafamiliales.