Des grèves pendant les JO de Paris ? Ça se confirme

Publié : 7 mars 2024 à 15h05 par Corentin Mathias avec AFP

À cinq mois des Jeux olympiques de Paris, la "trêve" sociale espérée par les organisateurs est loin d'être garantie : les syndicats tentent d'arracher primes et compensations, mais le dialogue social semble fastidieux et la CGT annonce le dépôt de préavis de grève dans la fonction publique.

anneaux olympiques
Crédit : Illustration Pixabay

Il y a quelques jours encore, le président du comité d'organisation des Jeux Olympiques de Paris Tony Estanguet souhaitait "une trêve" sociale pendant les JO (du 26 juillet au 11 août), implorant qu'"on ne gâche pas la fête".

Malgré cet appel, la CGT annonce ce jeudi 7 mars qu’elle va déposer début avril des préavis de grève dans les trois fonctions publiques sur la période.

Des négociations ont été engagées dans différents secteurs pour éviter un conflit social dans la police, les transports et l'hôpital, via une compensation des congés reportés et des heures supplémentaires effectuées pendant l'été. Une prime, jusqu'à 1 900 euros, a par exemple été annoncée le 30 janvier par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, pour les policiers et gendarmes travaillant en Ile-de-France. Mais la question n'est pas totalement réglée dans de nombreux autres secteurs, à l'instar des transports, de l'hôtellerie ou de la restauration, qui seront particulièrement sollicités pendant la période des Jeux.

 

Des primes proposées aux salariés mobilisés

À la SNCF, "la direction commence tout juste à parler de primes mais il n'y a pas de négociation", regrette Boris Plazzi, secrétaire confédéral de la CGT en charge des Jeux Olympiques. L'entreprise ferroviaire propose aux salariés mobilisés pendant la période une prime de 50 euros par jour et 200 à 500 euros de prime supplémentaire en fonction de la période où ils posent leurs congés.

"Pour 500 euros de plus, pas question que je sucre mes vacances avec ma femme et mes enfants", s'insurge un contrôleur de train, interrogé par l'AFP.

"La grogne monte dans la fonction publique, les douanes, la RATP, SNCF, les mairies... Ce n'est pas marginal", alerte encore le secrétaire confédéral de la CGT en charge des Jeux Olympiques.

"C'est incroyable", s'agace Pascal Lagrue, négociateur FO membre de la charte sociale aux Jeux-Olympiques : "on a un gouvernement qui n'arrête pas de valoriser cet évènement mondial et dans le même temps, on a un silence radio pour négocier".

Tous redoutent l'absence de contrepartie et un passage en force.

Pour l'heure, aucune action commune à toutes les organisations syndicales n'a été évoquée.