Châteauroux : l’ancien principal d’un collège de la ville entendu dans l’affaire Bétharram

Publié : 21 février 2025 à 13h12 par Marion Galard avec AFP

Damien S. a exercé dans l’Indre pendant 13 ans, après les faits qui lui sont reprochés.

classe dans école
Crédit : Archives

L’ancien principal du collège Léon XIII est l’une des trois personnes entendues en garde à vue dans cette affaire. Plus de 130 plaintes ont été déposées par d’anciens élèves de l’établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) pour des violences physiques et sexuelles.

Damien S. a été principal au collège privé Léon XIII dans la préfecture de l’Indre, entre 2005 et 2018. Mais avant ça, il était passé par Notre-Dame-de-Bétharram. Cet établissement est au cœur d’une vaste enquête sur des violences, agressions sexuelles et viols commis sur des enfants pendant des décennies.

Des "faits graves" et "en contradiction totale avec l'esprit de l'enseignement catholique", a affirmé ce jeudi la Conférences des évêques de France, en réaffirmant sa "détermination à agir" pour que le silence soit levé sur ce type d'actes.

Au total, le collectif de victimes de Bétharram a recensé 132 plaintes. Mercredi 19 février, trois hommes ont été placés en garde à vue pour des faits présumés s'étalant "entre 1957 et 2004", dont Damien S. Les gardes à vue ont pris fin ce vendredi 21 février.

"J'ai subi des punitions, des violences, on nous caressait à la sortie des douches, personne ne disait rien, on avait neuf ans !", enrage Brice Ducos, 49 ans, interne à Bétharram entre 1984 et 1991, ciblant celui que l'on surnommait "Cheval" à l'époque. Allusion à la chevalière qu'il portait à une main et qu'il retournait avant de gifler un élève, en lui disant : "Regarde ce que tu m'obliges à faire", témoigne auprès de l'AFP un autre ancien, scolarisé de 1973 à 1980, qui a requis l'anonymat.

 

François Bayrou mis en cause

"On a l'impression que ce qui s'est passé à Bétharram est unique, mais ce qui est exceptionnel, c'est que les faits se sont étalés sur 60 ans, dans un gros établissement qui est toujours ouvert", affirme Véronique Margron, la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France.

L'établissement occupe le devant de la scène médiatique car le Premier ministre François Bayrou est mis en cause depuis début février par plusieurs témoignages affirmant qu'il était au courant -ce qu'il dément- d'accusations entourant l'établissement où certains de ses enfants ont été scolarisés.

Mais l'enquête sur l'institution religieuse avait été ouverte il y a un an déjà. Et en 1998, l'ancien directeur du collège Pierre Carricart avait été mis en examen pour viol sur mineur en 1987-1988. Il avait été retrouvé mort à Rome début 2000.

 

Au moins 33 anciens élèves concernés

La Commission reconnaissance et réparation pour les victimes dans les congrégations (CRR) a été saisie par 33 anciens élèves de l'établissement et a émis 20 recommandations.

La CRR a reçu 1 061 saisines depuis sa création et a rendu 490 décisions.