Bronchiolite : les conseils de prévention
10 novembre 2022 à 10h15 par Morgan Juvin
La sonnette d’alarme a été tirée, le gouvernement a déclenché le plan d’urgence à l’hôpital face à la flambée des hospitalisations. Alors comment prévenir cette infection virale respiratoire aiguë ? Les conseils de Laurent Filleul, épidémiologiste à l’Agence régional de santé de Nouvelle-Aquitaine.
À l'origine d'un record d'hospitalisations "depuis plus de dix ans", qui alimentent la crise en pédiatrie, l'épidémie de bronchiolite frappe tôt et fort cette année en France, comme dans d'autres pays, poussant le gouvernement à déclencher un plan d'urgence national prévu pour les situations sanitaires exceptionnelles.
Constatant une "poursuite de l'augmentation" des indicateurs épidémiques "malgré un infléchissement" lié aux vacances de Toussaint, Santé publique France a souligné mercredi des "nombres de passages aux urgences et d'hospitalisations pour bronchiolite très élevés et à des niveaux supérieurs à ceux observés aux pics épidémiques depuis plus de 10 ans".
Toute la métropole est touchée, la partie nord plus fortement.
Face à ce scénario noir, le ministre de la Santé François Braun a annoncé au Sénat le déclenchement d'un "plan ORSAN (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) spécifique à cette épidémie, pour renforcer encore les moyens des ARS (agences régionales de santé) et permettre que l'ensemble de l'hôpital puisse se concentrer sur ce problème particulièrement aigu aujourd'hui".
"Cela ne signifie pas que le plan blanc est déclenché dans l'ensemble des hôpitaux de France", mais seulement dans un "nombre limité" à ce stade, a précisé l'entourage du ministre.
Le "plan blanc" contient des mesures d'organisation destinées à faire face à une situation sanitaire exceptionnelle ou une activité accrue d'un hôpital.
Courante et très contagieuse, la bronchiolite, causée le plus souvent par le virus respiratoire syncytial (VRS), provoque chez les bébés une toux et une respiration difficile, rapide et sifflante.
Si elle peut angoisser les parents, elle est la plupart du temps bénigne. Mais, dans certains cas, elle peut nécessiter un passage aux urgences, voire une hospitalisation.
Près de 6 900 enfants de moins de deux ans sont passés aux urgences pour bronchiolite en métropole du 31 octobre au 6 novembre, une hausse hebdomadaire de 7%, bien moindre toutefois que l'augmentation précédente (+47%). Quelque 2 337 enfants ont finalement été hospitalisés.
Les conseils de prévention :
Laurent Filleul, épidémiologiste à l’ARS de Nouvelle Aquitaine, donne quelques conseils aux parents pour protéger leur enfant face à cette infection respiratoire des petites bronches due à un virus respiratoire très répandu et très contagieux.
Per exemple, lorsque vous êtes enrhumé, éviter d’embrasser votre enfant même si ça ne dure que quelques jours. N’hésitez pas à mettre un masque, laver régulièrement le doudou de votre enfant.
Pour limiter la transmission du virus, il est conseillé, comme pour tout virus, de bien se laver les mains, laver le biberon, la tétine et tout ce qui peut être en contact avec la bouche de l’enfant.
Un vaccin ?
Un espoir semble se profiler côté traitements/vaccins, après des décennies de recherche.
L'Union européenne a approuvé un traitement préventif en mesure d'empêcher les formes graves de bronchiolite chez l'ensemble des bébés, ont annoncé vendredi dernier les groupes AstraZeneca et Sanofi, qui le développent. Ces anticorps de synthèse ne seront pas disponibles avant la saison 2023.
Pfizer a, lui, communiqué des résultats positifs pour un vaccin anti-VRS, ouvrant la voie à une future approbation.
(avec AFP)