Autonomie de la Corse : un accord signé entre le gouvernement et des élus de l’île de Beauté

Publié : 12 mars 2024 à 8h25 par Joséphine Point avec AFP

Le texte sera soumis à un vote des électeurs de l'île.

Corse vue aérienne
Crédit : Illustration Envato - DR

Le gouvernement et des élus corses sont tombés d'accord dans la nuit de lundi à mardi sur un projet de texte constitutionnel prévoyant "la reconnaissance d'un statut d'autonomie" de l'île au sein de la République.

Ce projet d'accord parachève le processus de Beauvau initié par le ministre de l'Intérieur et va désormais être transmis à l'Assemblée territoriale corse pour qu'elle le vote, a précisé à la presse Gérald Darmanin à l'issue d'une rencontre de près de cinq heures au ministère.

Le texte "respecte à la fois les lignes rouges fixées par le président de la République et moi-même, et également le temps imparti" par Emmanuel Macron, une période de six mois censée s'achever fin mars et déboucher sur un accord, a souligné le ministre.

Gérald Darmanin et les élus insulaires présents, dont Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de Corse et Laurent Marcangeli, député de Corse-du-Sud et président du groupe Horizons à l'Assemblée nationale, ont notamment trouvé un accord sur le premier alinéa de cette "écriture" : "La présente écriture constitutionnelle prévoit la reconnaissance d'un statut d'autonomie pour la Corse au sein de la République qui tient compte de ses intérêts propres liés à son insularité méditerranéenne, à sa communauté historique, linguistique, culturelle ayant développé un lien singulier à sa terre".

Gouvernement et élus sont aussi tombés d'accord sur le fait que "les lois et règlements peuvent faire l'objet d'adaptation" sur l'île.

 

Pas de séparation avec la République

Le ministre de l'Intérieur a assuré que ce texte ne prévoyait en aucun cas qu'il y ait en Corse "deux catégories de citoyens". "Il n'y a pas de notion de peuple (corse) mais de communauté culturelle", a-t-il détaillé, écartant aussi tout "statut de résident" sur l'île. "Nous avons avancé vers l'autonomie" et "il n'y a pas de séparation de la Corse avec la République" notamment puisqu'on "n'évoque ni le peuple, ni le statut de résident, ni la co-officialité de la langue", a résumé Gérald Darmanin.

"L'écriture constitutionnelle prévoit enfin que les électeurs inscrits sur les listes électorales de Corse soient consultés sur ce projet", a-t-il assuré.

Après consultation de l'Assemblée de Corse, "le président de la République engagera, quand il voudra, la réforme constitutionnelle", a poursuivi le ministre, en rappelant que le texte devra être voté par les deux chambres du Parlement dans les mêmes termes, puis adopté par le Congrès à la majorité des trois cinquièmes.