Vols dans des cimetières du Finistère : le jardinier méticuleux pris pour un malfaiteur

Publié : 23 mai 2024 à 10h53 par Marie Piriou avec AFP

Mystère résolu dans le Finistère. On apprenait ce mercredi 22 mai que des tombes de soldats britanniques avaient été la cible de vols ces derniers jours dans une dizaine de cimetières du département. Finalement, c’était l’œuvre d’un jardinier qui faisait son travail.

La CWGC est l'organisme qui veille aux sépultures des soldats de l'ex-empire britannique en France.

Crédit : Facebook | Commonwealth War Graves Commission en France

Le supposé "vol" de gerbes, de fleurs et de plaques commémoratives sur des tombes de soldats britanniques, dans une dizaine de cimetières communaux, avait suscité l'émoi mercredi dans le Finistère. Il s'agissait en réalité du travail d'un jardinier, a conclu un organisme britannique.


Regain d'anglophobie ? Conséquence imprévue du Brexit ? "Ça n'a aucun sens. c'est scandaleux et stupide", déplorait mercredi matin François Fouré, délégué général du Souvenir Français du Finistère, en annonçant le dépôt de plusieurs plaintes pour vol.


 


Une enquête judiciaire ouverte


En cause : la disparition, révélée le matin même par le quotidien Le Télégramme, de gerbes de fleurs, de plaques commémoratives et d'autres croix en bois ornées d'un coquelicot, sur des tombes de soldats britanniques d'une dizaine de cimetières du département breton.


Certains objets commémoratifs ont même été retrouvés dans les poubelles, selon M. Fouré, dont l'association a une mission de veille sur les tombes d'anciens combattants.


"C'est affligeant", réagissait Pascal Kerboul, le maire de la commune du Folgoët, auprès du quotidien Ouest-France.


La préfecture du Finistère refusait de s'exprimer "car une enquête judiciaire est en cours", précisant seulement que l'Office national des combattants et des victimes de guerre avait porté plainte (ONACVG).


 


Un quiproquo


Interrogée sur l'étendue géographique de ces vols, la Commonwealth War Graves Commission (CWGC), organisme veillant aux sépultures des soldats de l'ex-empire britannique, menait alors une rapide enquête.


"C'est une "storm in a teapot" (une tempête dans un verre d'eau, ndlr)", déclarait peu après Pascal-Louis Caillaut, responsable de la communication pour la CWGC en France.


"Ce n'est pas du vandalisme. C'est notre jardinier qui est en train de nettoyer les tombes dans le Finistère. Il enlève tout ce qui est défraîchi, abîmé, sec ou mort", expliquait-il.


"Nous avons des standards de qualité très élevés. Quand des fleurs sont en mauvais état, on les enlève systématiquement par respect pour les soldats", a ajouté M. Caillaut, précisant que la CWGC gérait 3.000 sites en France, dont 1.000 cimetières en propre et 2.000 carrés dans des cimetières communaux.


Informé de la méprise, M. Fouré, du Souvenir français, a regretté un "manque de coordination". "Mais ce qui est important, c'est qu'il n'y a pas de malveillance de certains Français vis-à-vis des tombes britanniques", remarquait-il.