Velours de The Voice : "Je commençais à me décourager mais je n'ai rien lâché"
27 mars 2022 à 6h00 par Arnaud Laurenti
Originaire du Mans, Velours a réussi samedi soir à convaincre le jury de The Voice lors de la dernière session des auditions à l'aveugle.
Crédit : TF1 | ITV | Bureau 233 | Lou Breton
C'était le grand soir pour Velours, samedi, sur TF1 ! La jeune femme a interprété "Tu m'oublieras" de Larusso lors des auditions à l'aveugle et a réussi à se qualifier pour la suite de l'aventure.
Originaire du Mans, la jeune artiste a beaucoup appréhendé son passage sur scène.
Entretien avec l'un des talents de cette saison.
Que représente la musique dans votre quotidien ?
J’ai toujours grandi avec de la musique. Mes parents ne sont pas musiciens, ils ne travaillent pas du tout dans ce milieu-là mais on a toujours écouté pas mal de musique, notamment ma mère qui écoutait beaucoup de musique quand j’étais petite. J’ai toujours eu un lien très fort avec la musique.
J’ai eu la chance aussi d’avoir des parents qui m’ont proposé de prendre des cours d’instruments quand j’avais six ans, ce qui n’est pas donné à tout le monde, c’est une vraie chance. Ça m’a permis une ouverture culturelle très riche en étant enfant. J’ai vraiment grandi avec la musique autour de moi.
Il y a eu un déclic à un moment donné ?
Oui, il y a eu un déclic à un moment. En fait, j’ai voulu être musicothérapeute. J'avais commencé des études de psychologie après mon baccalauréat mais je ne trouvais pas du tout ma place. Ça ne me plaisait pas et je suis quelqu’un qui n’arrive pas à faire les choses sans envie. Du coup, j’ai arrêté malgré l’avis de mes parents. Le déclic, je pense, c’était juste de ne pas trouver ma place à la faculté.
Qu’avez-vous fait par la suite ?
J’ai participé à un dispositif de la ville du Mans qui s’appelle la Couveuse. C’est une sorte de bourse pour des jeunes talents du Mans. Grâce à ce dispositif, j’ai rencontré des musiciens, des musiciennes, des chanteurs et des chanteuses professionnels. Ça m’a donné envie d’avoir une vie similaire (rires).
Qu’en est-il aujourd’hui de vos projets ?
Je suis sur un projet solo depuis trois ans. Je compose et j’écris mes chansons. Là, je suis plus dans une phase studio d’enregistrement avec tout ce que cela comporte sous le nom de Velours.
Comment vous êtes-vous retrouvée dans The Voice ?
C’est la production de l’émission qui m’a contactée. Ils m’avaient contacté aussi l’année dernière et j’avais refusé parce que je ne me sentais pas du tout prête pour le faire. Ça demande quand même d’avoir les épaules assez solides pour endosser la pression des auditions, et il y en a quelques-unes avant l’audition télévisée. Donc, il y a beaucoup de travail, beaucoup d’enjeu, beaucoup de pression. Quand on a le regard de professionnels devant nous, ça peu avoir un impact.
Cette fois-ci, quand ils m’ont recontactée, je n’ai pas refusé et je verrai bien où ça me mène. Finalement, c’était trop cool, c’est une expérience folle et vraiment dingue à vivre. Je pense qu’une opportunité comme ça, ça n’arrive qu’une fois dans une vie, donc, au bout d’un moment, il faut la saisir.
C’est beaucoup de pression mais c’est une opportunité qui n’est pas non plus donnée à tout le monde ?
C’est clair ! Parfois, il faut aussi savoir prendre du recul sur ce qu’on nous propose même si ça nous fait peur.
Vous appréhendiez avant votre passage sur scène hier soir devant les coachs ?
Oui, j’ai beaucoup ruminé. J’ai fait pas mal d’exercices de visualisation mais j’avais extrêmement peur. Je me souviens d’être dans un état complètement second. C’était vraiment très éprouvant, même physiquement. J’étais très nerveuse et j’avais aussi beaucoup de mal à m’abandonner. Je pense que j’avais placé quand même beaucoup d’enjeu.
Ce qui est bizarre, c’est que ce n’est même pas la scène qui me fait peur. Évidemment, j’ai toujours le trac quand je monte sur scène, mais, pour moi, ce n’était pas vraiment de la scène. Il n’y a pas de contacts, il n’y a pas d’interaction avec un public… J’avais du mal à réaliser que j’étais sur la scène de The Voice.
Qu’avez-vous ressenti sur scène ?
Beaucoup d’angoisses. Mais finalement, je crois que je n’ai pas si mal géré ça. Je pense que j’étais préparée, en fait. Je suis arrivée focus sur scène, j’étais concentrée, je savais ce qu’il fallait que je fasse. J’avais répété mon piano pendant des heures les yeux bandés. Donc, je savais que je n’allais pas mettre une note à côté (rires).
J’étais très concentrée, plus qu’angoissée, finalement. J’étais très angoissée à l’idée de monter sur scène, mais une fois que j’y étais, si les premières notes ont été dures, après, ça l’a fait.
Que vous êtes-vous dit à ce moment-là ?
Je me suis dit que, possiblement, ma carrière pouvait évoluer en fonction d’une note, d’une phrase, d’un placement vocal qui peut toucher un des coachs. Il y a quand même une part de hasard et d’instant aussi. Des fois, on ne sait pas pourquoi, on prononce un mot d’une certaine façon et un instant de grâce se crée. J’avais du mal à m’abandonner aussi, j’étais vraiment dans le contrôle et peut-être même trop, en fait, avec du recul.
J’ai trop voulu contrôler tout et je ne me suis pas du tout laissé abandonner. Je pensais trop à l’enjeu qu’il y a derrière.
Vous avez choisi d'interpréter "Tu m’oublieras" de Larusso, au piano. Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi ce titre parce que j’avais envie de montrer que j’étais musicienne aussi. J’ai complètement revisité la chanson à ma façon. J’avais vraiment envie de proposer un truc qui me ressemble et de prouver aussi que je ne suis pas qu’une chanteuse.
Je suis aussi une musicienne et c’est ce qui catégorise mon parcours, mes chansons, mes arrangements, etc. Je ne serais pas Velours sans être musicienne, en fait. Je voulais vraiment proposer quelque chose qui me ressemble.
Qu’avez-vous ressenti lorsque certains coachs se sont retournés ?
Un soulagement ultime ! Ils se sont retournés vers la fin de ma prestation, au moment où je n’y croyais plus vraiment. Je commençais à me décourager mais je n’ai rien lâché. Je me suis ressaisi, ils ont buzzé tous les deux en même temps, c’était fou. Je ne me souviens plus trop de qui, quoi, où, comment… Je me souviens juste d’être complètement à côté de la plaque quand ça s’est terminé. Quand ils me parlaient, je n’enregistrais pas du tout, ma tête était complètement ailleurs (rires).
Vous avez finalement choisi Marc Lavoine. Qu'est-ce qui a motivé choix ?
En fait, Marc était le coach que je voulais de base si les quatre se retournaient. Donc, ça c’est cool. Je trouve qu’il a une sensibilité assez proche de la mienne. Il écrit divinement bien, ça m’a tout l’air d’être une belle personne et je me sens sensible à ce qu’il dégage.
J’avais envie de voir ce qu’il avait à me dire sur ce que j’étais artistiquement. Je vais prendre les conseils qu’il va me donner et l’écouter attentivement, quitte à prendre des notes de tout ce qu’il va me conseiller (rires).
(Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac)