Une tonne d’algues vertes déversées devant la Préfecture du Finistère

Publié : 10 juillet 2023 à 9h38 par Joséphine Point

Il s'agit d'une action de Greenpeace pour dénoncer les conséquences de l’élevage industriel, 2 jours avant la sortie du film "Les algues vertes " dans les salles de cinéma.

Crédit : Micha Patault / Greenpeace

Des militants de Greenpeace ont déversé ce lundi 10 juillet matin près d'une tonne d'algues vertes devant la préfecture du Finistère pour pointer la responsabilité de l'État dans la pollution chronique des plages bretonnes.


"Fermes-Usines : ni ici, ni ailleurs", proclamait une grande banderole jaune tendue au-dessus d'un tas d'algues vertes, devant la préfecture de Quimper. "Bretagne polluée : État coupable", pouvait-on lire sur une autre banderole portée par des militants en combinaison blanche, certains avec des masques à gaz, dès 7h du matin.


De grandes photos d'élevages industriels et de plages polluées ont été également accrochées sur les grilles de la préfecture.


"Nous sommes ici pour dénoncer ce modèle d'élevage industriel qui, face à la crise environnementale et climatique, nous mène droit dans le mur, et dont nous ne voulons plus, ni ici, ni ailleurs", a expliqué Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace, cité dans un communiqué. "L'État doit prendre ses responsabilités et amorcer une sortie de l'élevage industriel en instaurant un moratoire sur tous les nouveaux projets de création ou d'extension de fermes-usines en France."


 


Des algues qui émettent un gaz mortel


Présentes en mer à l'état naturel, les algues vertes prolifèrent dans les baies bretonnes, où elles sont nourries par des apports de lisier épandu par les agriculteurs dans les champs, et dont les excédents sont acheminés par les fleuves côtiers.


Fréquemment commercialisées sous le nom de "laitue de mer", ces ulves, sans risque quand elles sont fraîches, émettent en se décomposant un gaz mortel, l'hydrogène sulfuré (H2S).


Par cette action à Quimper, Greenpeace entend dénoncer la multiplication des "fermes-usines". L'association a récemment rejoint le collectif luttant contre l'agrandissement de la porcherie aux 12 000 cochons Avel Vor, à Landunvez (Finistère). Un recours a été déposé pour annuler la régularisation de l'agrandissement par le préfet en novembre 2022, pourtant retoqué à deux reprises par la justice administrative.


Dans le pays du Léon, au nord du Finistère, l'élevage de cochons dépasse par endroit 3 000 porcs au km2. La Bretagne se place en sixième position européenne pour la taille de son cheptel porcin.


(avec AFP)