Un an de transport gratuit… en échange d’un tatouage
29 août 2023 à 15h46 par Oscar Lebreton
Oseriez-vous vous faire tatouer ?
Crédit : Envato - DR
Depuis le début de l’été 2023, le gouvernement autrichien a lancé une initiative qui s’inscrit dans un plan visant à redynamiser les transports urbains.
Suggérer un abonnement gratuit d’un an à ses citoyens, telle est l'idée du gouvernement autrichien. Cette offre alléchante aux premiers abords n’est pour autant pas sans conséquence. En échange, les intéressés ont l’obligation de se faire tatouer "Klimaticket", nom du programme national des transports publics de l’Autriche.
Des stands de tatouage sur des festivals
Tout a débuté à partir d’un simple concours lancé le 7 juillet par le compte Instagram "Klimaticket". Trois festivaliers de l’Electric Love à Salzbourg, pouvaient remporter un billet valable un an sur tout le réseau de transport en commun autrichien. Seule condition : se tatouer l’un des motifs présents dans la publication.
Désormais appropriée par le gouvernement, cette idée s’est étendue à d’autres festivals. C’est le cas du Festival Frequency qui s’est tenu du 17 au 19 août à Sankt Pölten. Un stand de tatouage a alors été installé pour permettre aux plus téméraires de se faire tatouer et décrocher le fameux sésame.
Parmi les volontaires, on retrouve la ministre fédérale du Climat et de l’Environnement, Leonore Gewesseler, qui a fait la promotion de cette offre par la réalisation d’un tatouage… éphémère.
Une initiative en faveur de l’environnement
Signifiant "Ticket Climat" en allemand, le "Klimaticket" permet de profiter en illimité de l’ensemble des autobus, trains, tramways et métros du pays. Lancé en octobre 2021, ce billet est vendu à hauteur de 1 095 euros par an, soit 3 euros par jour. Alors que 245 000 Autrichiens profitent de cet abonnement, le pays de 9 millions d’habitants cherche à augmenter le nombre de bénéficiaires. L’objectif est double : promouvoir son réseau de transport et agir contre le réchauffement climatique.
De vives critiques
Cette idée a suscité une pluie de critiques. À commencer par Henrike Brandstötter, députée du parti autrichien NEOS qui a déclaré : "Offrir de l’argent pour leur mettre de la publicité sur la peau est inacceptable de la part d’un ministre du gouvernement". Ses propos rapportés par le quotidien Métro sont similaires à d'autres quotidiens nationaux. C’est le cas de Der Standard qui a qualifié l'initiative de "durablement stupide" ou encore le Salzburger Nachrichten qui l’a caractérisée d’un "cynisme pur et dur".
Face à ces remarques, la ministre du Climat défend sa campagne "menée avec le plus grand soin" et "proposée qu’aux personnes âgées de plus de 18 ans" d’après Euronews.