Selon l'OMS, les vaccins ont sauvé au moins 154 millions de vies humaines en 50 ans

Publié : 25 avril 2024 à 13h18 par Marie Piriou avec AFP

Les vaccins ont permis de sauver au moins 154 millions de vies humaines ces 50 dernières années, soit l'équivalent de six personnes chaque minute, selon une étude de l'OMS publiée mercredi 24 avril par la revue scientifique "The Lancet".

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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne, dans un communiqué, que cette estimation - 154 millions de vies humaines sauvées grâce aux vaccins - est "prudente" car l'étude ne porte que sur la vaccination contre 14 maladies, dont la diphtérie, l'hépatite B, la rougeole, la coqueluche, le tétanos ou encore la fièvre jaune.


"Les vaccins comptent parmi les inventions les plus puissantes de l'histoire", a déclaré le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.


 


Objectif : poursuivre les efforts de vaccination


"Grâce à la vaccination, jamais autant d'enfants n'ont pu survivre et se développer au-delà de leur cinquième anniversaire", a commenté la directrice générale du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), Catherine Russell.


L'OMS, l'Unicef, l'alliance vaccinale Gavi et la Fondation Bill & Melinda Gates ont dévoilé la campagne conjointe "Humainement possible" visant à soutenir les efforts de vaccination. Ces efforts butent parfois contre de très forts sentiments antivaccins, alimentés par des théories du complot qui circulent sur les réseaux sociaux.


 


La mortalité infantile réduite de 40% dans le monde


L'étude montre que la majorité des vies sauvées grâce à la vaccination, 101 millions, sont celles de nourrissons. La vaccination contre les 14 maladies a directement contribué à réduire la mortalité infantile de 40% dans le monde et de plus de 50% en Afrique.


"Grâce aux vaccins, la variole a été éradiquée, la poliomyélite est sur le point d'être éradiquée et, avec la mise au point plus récente de vaccins contre des maladies comme le paludisme et le cancer du col de l'utérus, nous repoussons les frontières de la maladie", a souligné le Dr Tedros.


Parmi les vaccins examinés dans l'étude, celui destiné à lutter contre la rougeole est celui qui a eu l'impact le plus significatif, représentant 60% des vies sauvées.


Et grâce à la vaccination contre la polio, plus de 20 millions de personnes qui auraient pu être paralysées peuvent aujourd'hui marcher.


 


Des progrès menacés


Ces progrès soulignent l'importance de protéger les avancées de la vaccination dans tous les pays du monde, indique l'OMS. Mais "nous ne pouvons pas considérer ces avancées comme acquises" alors que "la pandémie de Covid-19 a perturbé les programmes de vaccination de routine dans le monde entier", a déclaré le Dr Tedros en conférence de presse.


"Dans de nombreux pays, la crise de la dette oblige les gouvernements à réduire le financement des programmes de santé essentiels. Le changement climatique et les conflits rendent plus difficile la fourniture de services de santé de routine", a souligné pour sa part Violaine Mitchell, de la Fondation Bill & Melinda Gates, en visioconférence.


 


67 millions d'enfants n'ont pas reçu un ou plusieurs vaccins pendant la pandémie


L'OMS appelle à intensifier les efforts pour atteindre les 67 millions d'enfants qui n'ont pas reçu un ou plusieurs vaccins pendant la pandémie.


L'agence onusienne est particulièrement inquiète concernant la rougeole. Près de 94 millions des 154 millions de vies sauvées depuis 1974 l'ont été grâce aux vaccins contre cette maladie, dont deux doses sont nécessaires. Mais 33 millions d'enfants ont encore manqué une dose de vaccin contre la rougeole en 2022.


Une couverture vaccinale de 95% ou plus, avec deux doses de vaccin contre la rougeole, est nécessaire pour protéger les communautés des épidémies. Actuellement, ce taux mondial pour la première dose est de 83% et pour la deuxième dose de 74 %, ce qui contribue à "un nombre très élevé d'épidémies" à travers le monde, selon l'OMS.


 


La désinformation sur la vaccination


"La désinformation sur le vaccin contre la rougeole joue certainement un rôle dans la décision des gens de se faire vacciner ou non. Et nous sommes vraiment préoccupés par la manière dont cette désinformation et les mouvements anti-vax se développent en termes de capacité à communiquer et à diffuser des informations erronées", a déclaré la directrice du département immunisation et vaccins à l'OMS , la Dr Kate O'Brien.


"Mais la principale raison pour laquelle les enfants ne sont pas vaccinés contre la rougeole est liée à la possibilité d'avoir accès aux vaccins, à la capacité des programmes à se rendre dans tous les endroits du monde", a-t-elle souligné.