Saint-Brévin : enquête ouverte après l’incendie de la maison du maire
23 mars 2023 à 8h04 par Joséphine Point
Personne n’a été blessé mais deux voitures et une partie de l’habitation de Yannick Morèze ont été détruites. La piste criminelle est privilégiée.
Crédit : Envato - DR
Le parquet de Saint-Nazaire a ouvert une enquête après un incendie ayant visé le domicile du maire de Saint-Brévin-les-Pins, commune où un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) suscite une vive opposition.
L'incendie s'est déclaré ce mercredi 23 mars aux alentours de 5h au domicile de Yannick Morez, détruisant totalement deux de ses véhicules et endommageant une partie de sa maison.
Le maire de Saint-Brévin-les-Pins et son épouse dormaient dans leur maison mais personne n'a été blessé.
L'alerte avait été donnée par des salariés se rendant à leur travail et les pompiers ont pu rapidement intervenir pour éteindre les flammes, précise le procureur de la République de Saint-Nazaire, Sylvie Canovas-Lagarde, dans un communiqué.
Les premières conclusions de l’expert incendie conduisent "à écarter la piste accidentelle et à privilégier l'intervention de tiers et la piste criminelle", souligne Mme Canovas-Lagarde.
Yannick Morez a déposé plainte et le parquet de Saint-Nazaire a ouvert "une enquête criminelle en flagrance du chef de destruction volontaire par incendie sur personne dépositaire de l'autorité publique", confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Pornic.
Des menaces reçues
Yannick Morez et d'autres personnes soutenant le projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) sur la commune ont dit avoir été victimes de menaces en raison de leur prise de position, notamment sur les réseaux sociaux. Le conseil municipal a adopté le mois dernier une motion de soutien face à ces "actes d'intimidation de la part des opposants au projet et leurs soutiens extrémistes".
Le 25 février, 900 personnes avaient défilé en faveur du Cada tandis que près de 400 autres manifestaient leur hostilité à la venue des demandeurs d'asile, dans une ambiance tendue.
Les adversaires du projet de Cada scandaient notamment "La France aux Français", arborant des drapeaux du parti Reconquête! d'Éric Zemmour, ainsi qu'une pancarte sur laquelle on pouvait lire : "Oui à l'immigration contrôlée, non Mr Macron, pas n'importe comment !".
"Notre démarche n'est pas du tout raciste, mais vise au contraire à montrer, aussi bien aux Français qu'aux migrants, que l'immigration est néfaste pour eux, comme pour nous", avait affirmé Alain Escada, président de l'organisation catholique traditionaliste Civitas.
(avec AFP)