Procès Le Scouarnec : "Je n'ai jamais eu de doutes", affirme son ex-épouse

Publié : 27 février 2025 à 8h08 par Joséphine Point avec AFP

Restée mariée avec l'ancien chirurgien jusqu'en 2023, elle affirme qu'elle ne savait rien des agissements de son mari.

Palais de justice de Vannes

Crédit : Capture d'écran | Google Maps

L'ex-épouse de Joël Le Scouarnec, Marie-France, accusée notamment par son ex-beau-frère d'avoir su et de n'avoir "rien fait", a réaffirmé qu'elle n'avait jamais eu aucun soupçon sur son mari, au troisième jour du procès de l'ex-chirurgien pédocriminel, jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients, souvent mineurs.


Confrontée aux extraits de carnets de Joël Le Scouarnec laissant penser qu'elle était avertie dès 1996 de son attirance sexuelle pour les enfants, Marie-France maintient n'avoir jamais rien su avant 2017, quand son mari, dont elle était séparée à l'époque, a été interpellé pour le viol d'une fillette de six ans. Le divorce a été prononcé en 2023.


"Il n'y a rien qui pouvait me laisser le penser. Rien, rien, rien (...) Je n'ai jamais eu de doutes", a assuré la septuagénaire, accusant même certaines de ses nièces de "mentir" sur des violences sexuelles commises par l'ex-chirurgien. "Jusqu'à l'âge adulte, elle était toujours pendue au cou de mon mari", a-t-elle déclaré à propos de l'une d'elles, la qualifiant de "petite fille tortueuse".


"C'est tellement énorme, c'est impensable, inconcevable que mon mari puisse avoir fait tout ça", explique-t-elle. Si elle avait su, elle jure qu'elle aurait traîné son mari "directement à la gendarmerie".


 


Son beau-frère affirme le contraire


En début d'audience, le frère de Joël Le Scouarnec, Patrick Le Scouarnec, avait accusé Marie-France d'avoir été "au courant" des agissements pédocriminels de son mari "et elle n'a rien fait".


Elle "aurait pu faire en sorte que mon frère soit interpellé" avant 2017, date de son interpellation, avait affirmé à la cour criminelle du Morbihan le frère cadet de Joël Le Scouarnec, avant de reconnaître ne pas avoir de "preuves" pour fonder ses propos.


L'ex-chirurgien a été condamné par les assises de Saintes en 2020 à 15 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces. D'autres violences sexuelles, dont certaines sur une autre nièce, n'ont pas été jugées car prescrites.


À Jonzac (Charente-Maritime), avant son interpellation en 2017 pour le viol de sa voisine de six ans -qui a mené à la saisie de carnets et fichiers où le médecin notait scrupuleusement le nom de ses victimes et les violences sexuelles qu'il leur avait imposées entre 1989 et 2014 dans différents hôpitaux-, le médecin "dormait sur un canapé" dans une maison insalubre, assure son frère.


 


Au quatrième jour de l'audience, ce jeudi 27 février, c'est la soeur de Joël Le Scouarnec, et mère de deux des nièces victimes, qui doit s'exprimer devant la cour.